Les Québécois seront gagnants si la Société de transport de Montréal (STM) lance un nouvel appel d'offres pour remplacer les voitures du métro: la facture devrait diminuer de 15 à 20%.

Les Québécois seront également gagnants si c'est le manufacturier espagnol CAF qui remporte l'appel d'offres: la province pourra compter sur un deuxième grand manufacturier dans le domaine des transports. C'est ce qu'ont fait valoir hier les dirigeants de Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles au cours d'une rencontre avec La Presse Affaires.

«Selon différents experts internationaux, la concurrence ouverte entraîne une économie de 15 à 20%, a déclaré le directeur général de la division internationale de CAF, Jesus Esnaola. C'est une économie importante pour la société québécoise.»

Pour le projet de remplacement des voitures du métro de Montréal, cette économie pourrait représenter de 500 à 600 millions de dollars. «Avec le même contenu québécois», a soutenu M. Esnaola.

Il a ajouté que CAF voulait s'installer au Québec de façon permanente. Pas question de plier bagage après la fabrication de la dernière voiture. CAF pourra fabriquer des voitures de métro et d'autres types de matériel roulant, comme des voitures de train et de tramway, pour d'autres villes canadiennes. Il a affirmé que l'usine de Bombardier Transport à La Pocatière continuera de son côté à remporter des contrats.

«Il y aura une entreprise additionnelle dans l'industrie du transport ferroviaire au Québec, a fait valoir M. Esnaola. Il y aura davantage de Québécois qui travailleront dans cette industrie.»

La STM devrait décider au cours des prochains jours si elle lancera un nouvel appel d'offres. Le consortium Alstom-Bombardier, qui était en voie de remporter le contrat à la suite d'un premier processus, a multiplié les interventions auprès des médias ces dernières semaines pour faire valoir son expertise et pour tenter de dénigrer la proposition de CAF.

Le consortium doute notamment que le manufacturier espagnol puisse livrer les voitures dans le délai prévu alors qu'elle n'a encore aucune présence au Québec.

Le directeur de région de la filiale internationale de CAF, Julen Barrutia, a fait valoir que son entreprise s'était installée dans des pays n'ayant pas les infrastructures, l'expertise et les ressources du Québec, et qu'elle avait livré la marchandise.

«Les conditions sont bien meilleures ici», a-t-il affirmé.

Les dirigeants ont finalement fait valoir que CAF avait remporté deux des trois derniers appels d'offres concernant des métros sur pneus dans le monde, soit Santiago en 2007 et Mexico en 1992. Soit dit en passant, CAF faisait partie d'un consortium pour ce dernier contrat. Son partenaire? Bombardier.