La Société de transport de Montréal (STM) a pris connaissance des conclusions d'une firme indépendante chargée d'étudier la proposition du manufacturier espagnol CAF pour le remplacement des voitures du métro de Montréal.

La STM a cependant refusé de dire si CAF (Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles) remplissait toutes les conditions imposées et s'il était donc nécessaire de lancer un nouveau processus d'appel d'offres.

La porte-parole de la STM, Odile Paradis, a simplement déclaré que les représentants de la firme Hatch Mott MacDonald avaient rencontré les représentants de la société hier afin de discuter du contenu du rapport.

«Hatch doit maintenant retourner finaliser le rapport pour le déposer en format papier dans les prochains jours», a indiqué Mme Paradis.

Selon Le Devoir, le rapport conclut que la proposition de CAF respecte les conditions imposées par la STM. Le porte-parole de CAF, Philippe Roy, a dit ignorer le contenu du rapport, tout comme le porte-parole de Bombardier Transport, Jean-Marc Lefebvre.

Le contrat initial visait le remplacement des 342 voitures MR-63 du métro de Montréal. Un seul consortium, formé par Alstom et Bombardier Transport, avait répondu à l'appel d'offres lancé après une longue bagarre juridique menée par Alstom.

Au cours des négociations qui ont suivi, le contrat s'est transformé pour inclure le remplacement des 423 voitures MR-73 du métro de Montréal et une option pour 288 voitures de plus. En raison de cette modification importante, la STM a dû publier un avis international pour vérifier si d'autres manufacturiers étaient intéressés à participer à un nouvel appel d'offres. Les sociétés intéressées devaient cependant respecter une série d'exigences, dont un minimum de contenu canadien de 60%. La STM a rapidement écarté la société chinoise Zhuzhou, qui offrait des voitures sur roues d'acier, et a soumis la seule autre candidature, celle de CAF, à la firme Hatch Mott MacDonald.

Le consortium Alstom-Bombardier a fait savoir qu'il était prêt à démarrer la production des voitures et que la première rame pourrait entrer en service en 2013. Selon le consortium, un nouveau processus d'appel d'offres retarderait la mise en service de 12 à 18 mois.

La ministre des Transports du Québec, Julie Boulet, a rejeté la responsabilité d'un tel délai sur les épaules de la STM. «La nature du contrat a changé; elle a été modifiée de façon substantielle», a-t-elle lancé au cours de la période des questions hier à l'Assemblée nationale.

Campagne de relations publiques

Entre-temps, le consortium et CAF ont entrepris une campagne de relations publiques pour faire mousser leur position. Bombardier a notamment fait parvenir aux médias les résultats d'un sondage Omniweb montrant que 83% des Québécois souhaitaient que le contrat de remplacement soit réalisé par un manufacturier québécois.

Pour sa part, CAF a fait savoir qu'elle implanterait une usine d'assemblage dans l'ancienne usine Hyundai à Bromont ou à Rivière-des-Prairies.

Avec Denis Lessard