Le manufacturier espagnol CAF (Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles) installera une usine à Bromont ou à Pointe-aux-Trembles s'il remporte le contrat de remplacement des voitures du métro de Montréal.

Il y effectuera non seulement l'assemblage final des voitures, mais aussi la fabrication des caisses et leur finition extérieure.«Dans l'appel de qualification de la Société de transport de Montréal (STM), il fallait garantir 60% de contenu canadien, a rappelé le porte-parole de CAF au Canada, Philippe Roy. Nous allons dépasser ce pourcentage.»

Des dirigeants de CAF ont visité hier l'ancienne usine de Hyundai à Bromont. L'immense bâtiment compte actuellement un seul locataire, le fabricant d'éoliennes AAER, qui n'en occupe qu'une petite partie.

«C'est très gros, comme usine, a observé M. Roy. Si nous nous y installons, nous n'en occuperons que 50%. Ça ne viendra pas nuire aux activités de l'autre locataire.»

Les dirigeants de CAF ont également visité une usine désaffectée sur la rue Sherbrooke Est à Pointe-aux-Trembles. Ils n'ont pas encore fait un choix entre les deux sites.

«Les deux ont des avantages et des désavantages, a indiqué M. Roy. L'un a plus d'espace que l'autre.»

Le choix pourrait donc dépendre du rythme de livraison imposé par la STM. S'il faut livrer plus de 8 ou 9 voitures par mois, il faudra opter pour le site plus spacieux.

La mairesse de Bromont, Pauline Quinlan n'a pas voulu commenter directement la visite des dirigeants de CAF.

«Notre secteur industriel se porte très bien, mais évidemment, toute nouvelle qui apporterait une plus-value et qui entraînerait la création d'emplois dans la région serait une bonne nouvelle», a-t-elle simplement déclaré.

CAF n'a pas participé au premier appel d'offres lancé par la STM pour remplacer les voitures du métro de Montréal. Par contre, elle a répondu lorsque la société a lancé un avis public international, en janvier dernier, pour faire savoir que le contrat serait beaucoup plus important que prévu. Au lieu de porter uniquement sur le remplacement des 336 voitures MR-63, le contrat portera aussi sur le remplacement des 423 voitures MR-73, en plus de comporter une option pour 288 voitures additionnelles.

«Ça justifie l'implantation permanente de CAF», a lancé M. Roy.

Le manufacturier espagnol veut utiliser une nouvelle usine au Québec pour desservir le marché canadien.

«CAF ne fait pas seulement des métros, mais aussi des trains, des tramways et des minirails, a indiqué M. Roy. Il y a des projets en ébauche à Ottawa et Toronto qui nous intéressent.»

CAF attend présentement que la STM finisse d'étudier sa proposition et décide si elle lance un nouvel appel d'offres.

«Nous sommes persuadés que nous sommes qualifiés, a déclaré M. Roy. Nous souhaitons que l'appel d'offres soit de courte durée et que le gagnant puisse rapidement commencer à produire les voitures.»

Il a fait valoir que partout dans le monde, la tenue d'appels d'offres permettait de diminuer les prix de 15 à 20%.

«On accuse un peu CAF de venir gâcher le party au Québec, a-t-il indiqué. Au contraire, c'est une bonne nouvelle parce que les contribuables se retrouveront avec un métro qui va coûter de 15 à 20% de moins.»