GE Canada compte investir 63,5 millions $ au cours des six prochaines années afin de diversifier la gamme des produits fabriqués à son usine de Bromont, en Montérégie, ce qui devrait permettre de créer 80 emplois et de consolider les 545 déjà existants.

Québec versera à la gigantesque multinationale une subvention non remboursable de 13,3 millions $, qui proviendra du Programme d'appui stratégique à l'investissement, géré par Investissement Québec.

En conférence de presse à l'usine de Bromont, le premier ministre Jean Charest n'y est pas allé par quatre chemins pour justifier cette aide étatique à GE, qui a déclaré l'an dernier des profits nets de 11 milliards $ US tirés de revenus de plus de 155 milliards $ US.

«L'investissement serait allé ailleurs si le gouvernement du Québec n'était pas intervenu pour appuyer le projet, a-t-il déclaré. C'est simple comme ça, parce que dans le secteur de l'aéronautique, la compétition est extrêmement forte.»

Le ministre du Développement économique, Clément Gignac, a assuré que le gouvernement récupérerait sa mise sur une période de 10 ans.

«Les retombées économiques et fiscales dépassent largement les 13 millions $ de contribution non remboursable», a-t-il affirmé, en faisant allusion à l'impôt que GE et les futurs employés de l'entreprise allaient verser à Québec. En plus des 80 nouveaux postes, le projet doit créer une soixantaine d'emplois indirects.

À la suite de l'investissement, l'usine de Bromont fabriquera de nouvelles composantes de moteurs d'avions comme des bords d'attaque métallique d'aubes de ventilateur, des aubes de turbine et des aubes de compresseur basse pression, ainsi que des pales pour la prochaine génération de moteurs d'avions.

Le dollar fait mal

La PDG de GE Canada, Elyse Allan, a soutenu que l'usine de Bromont était reconnue comme une «étoile brillante» dans la constellation de la cinquantaine d'usines de GE Aviation à travers le monde.

«L'usine GE de Bromont est particulièrement bien cotée dans le groupe GE Aviation, que ce soit sur le plan de la productivité, de la qualité de ses produits, de son environnement de travail sécuritaire ou des relations de travail», a indiqué son directeur, Philippe Simonato.

«Toutefois, le contexte économique actuel a durement touché l'usine de Bromont et la valeur du dollar canadien par rapport au dollar américain accentue les difficultés, a-t-il ajouté. Le soutien du gouvernement du Québec nous permettra de participer pleinement à la relance économique.»

Les pièces fabriquées à Bromont sont destinées à différents moteurs qui propulsent plusieurs avions militaires et civils, dont l'Airbus A320 ainsi que les Boeing 737, 787 et 747-800.

L'usine, qui a été inaugurée en 1982, exporte la totalité de sa production.