Air France n'a pas l'intention de baisser les bras devant Air Canada (T.AC.B), qui a multiplié les liaisons transatlantiques au cours des deux dernières années.

Comme l'été dernier, Air France ajoutera une quatrième fréquence quotidienne entre Montréal et Paris à l'été. Elle offrira également pour certains vols une quatrième classe, entre la classe affaires et la classe économique. Et le transporteur européen espère bien conclure une entente de vols en partage de codes avec WestJet d'ici 2011.

«Air Canada est un concurrent que je respecte énormément, qui a beaucoup évolué, a déclaré la directrice générale des ventes d'Air France-KLM-Delta pour le Canada, Bénédicte Duval, au cours d'une rencontre avec des journalistes hier. Il est préférable d'avoir un concurrent fort plutôt qu'un concurrent faible, qui fait n'importe quoi et qui baisse les prix en pleine panique.»

«Air Canada a ouvert de nouvelles dessertes, a indiqué Mme Duval. C'est maintenant à nous de les battre.»

Une nouvelle classe

Le transporteur européen entend notamment gagner des points avec sa nouvelle classe Premium, qui offrira plus d'espace que la classe économique, à un coût légèrement supérieur. Il espère ainsi attirer les petits entrepreneurs qui, avec la crise, ne peuvent plus se permettre la classe affaires.

Air France espère également attirer des clients avec la flexibilité qu'offrent quatre différents départs quotidiens. Le transporteur ne craint pas la sur-offre. L'année dernière, en pleine crise, il avait réussi à se débrouiller avec ce quatrième vol, même si Mme Duval a parlé de «guerre des nerfs difficile à supporter».

«Auparavant, les gens réservaient six mois avant un vol, a-t-elle expliqué. L'an dernier, ils le faisaient un ou deux mois avant. Cette année, on retourne davantage à ce qui se faisait auparavant. Ça s'annonce mieux.»

L'été dernier, ce sont les revenus par passager qui ont écopé. Les passagers ont eu accès à des tarifs qu'ils n'avaient pas vus depuis des années.

«Nous avons perdu cinq ans de croissance, a admis Mme Duval. Si, cette année, nous récupérons 50% de ce que nous avons perdu en recettes unitaires, nous serons très contents.»

Cette année, Air France s'attend à des pertes d'un milliard d'euros, la plus grosse perte de son histoire.