Air Canada (T.AC.B) a refusé d'avoir recours à un programme d'aide du fédéral pour atténuer l'impact des quelque 1000 mises à pied prévues au printemps. Une décision qui sème la grogne parmi les machinistes.

«On trouve ça dégueulasse, a résumé hier le président de la section locale 1751 de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (AIMTA-FTQ), Marcel St-Jean. Nos membres réagissent très mal à cette décision qui prouve la mauvaise foi de l'employeur.»

À partir du mois d'avril, Air Canada mettra à pied 1010 machinistes de Montréal, Winnipeg et Vancouver, a confirmé hier Micheal Kuhn, porte-parole d'Aveos (société anciennement connue sous le nom d'Air Canada Service Techniques). À Montréal, 440 employés seront touchés.

Le transporteur aérien justifie ces coupes massives - l'équivalent du tiers de son personnel - par une baisse à venir des travaux d'entretien des avions.

Cette diminution de la charge de travail serait toutefois temporaire, selon Michael Kuhn. En effet, 815 des 1010 employés doivent réintégrer leur fonction d'ici l'hiver prochain, dit-il. Les 195 autres seront licenciés de façon permanente.

Contrairement aux plans initiaux, les mises à pied seront toutes temporaires à Montréal. M. Kuhn a confirmé qu'Air Canada ferait moins de licenciements permanents qu'il prévoyait le faire il y a quelques semaines.

Non au programme

Lorsqu'il a été mis au fait des coupes à venir, en décembre, le syndicat des machinistes avait proposé à l'employeur d'avoir recours au programme fédéral «temps partagé» afin de limiter les pertes d'emploi.

En vertu de ce programme, dont a notamment bénéficié Bombardier, les employés auraient travaillé quatre jours et touché des prestations d'assurance emploi la cinquième journée.

Mercredi, la direction d'Air Canada a toutefois refusé la proposition du syndicat. L'entreprise soutient que d'autres programmes d'atténuation sont prévus dans la convention collective, dont les congés sans solde et la semaine de travail réduite.

«Toutes les parties sont d'accord avec ces programmes, a dit John Reber, porte-parole d'Air Canada. Les discussions sont désormais terminées.»

Marcel St-Jean, du syndicat, s'explique mal la décision de la direction. Le programme aurait selon lui permis de sauver entre 300 et 400 emplois au Canada - des chiffres qu'Air Canada ne confirme pas.

Selon M. St-Jean, l'employeur ne voulait pas du programme parce que la majorité des mises à pied temporaires sont en réalité des mises à pied permanentes.

«Air Canada veut éviter de nous payer les primes de vacances, a-t-il dit. C'est ce qui s'est passé lors de la vague de mise à pied de 2003. Les employés ont dû s'adresser à l'arbitrage pour avoir leur dû.»