L'atterrissage raté d'un turbopropulseur Q400 de Bombardier au Japon, en mars 2007, ne donnera lieu à aucune accusation.

L'appareil du transporteur japonais All Nippon Airways (ANA) avait atterri sur le nez, dans un bouquet d'étincelles, parce que le train d'atterrissage avant avait refusé de se déployer.

L'incident n'avait pas fait de blessés, mais il avait été très embarrassant pour Bombardier parce que les images de l'événement avaient fait le tour du monde.

Selon l'agence de presse Kyodo News International, les enquêteurs ont conclu qu'ANA n'avait commis aucune faute en fait d'exploitation ou de maintenance de l'appareil. Par contre, ils ont découvert qu'il manquait un verrou pour maintenir en position ouverte les portes du train d'atterrissage avant, ce qui avait empêché le train de se déployer.

Les enquêteurs ont toutefois été incapables d'identifier la personne qui aurait négligé d'installer ce verrou chez Bombardier. Selon Kyodo News International, Bombardier n'a pas suffisamment coopéré avec les enquêteurs pour leur permettre d'obtenir ce renseignement.

Sans cette information, les procureurs japonais ne sont pas en mesure de déposer des accusations. Ils avaient trois ans pour procéder.

Le porte-parole de Bombardier Aéronautique, Marc Duchesne, a affirmé hier que l'appareil avait été livré en parfait état et que Bombardier avait collaboré «de façon totale et transparente» à l'enquête. «Nous avons accepté de bonifier certains de nos processus suite aux recommandations du Japan Civil Aviation Bureau, tout en affirmant que cet avion a été livré sans problème, a-t-il déclaré. Cet appareil avait toutes ses pièces.»

Le Q400, un appareil assemblé à l'usine de Havilland de Toronto, a connu des débuts difficiles au Japon. Entre 2003 et 2007, ANA et un autre transporteur japonais, Japan Air Commuter, ont signalé 77 incidents impliquant cet appareil. Plus d'une vingtaine de ces incidents étaient liés au train d'atterrissage. En février 2006, notamment, les trois trains d'atterrissage d'un Q400 ont refusé de se déployer. L'équipage a dû suspendre les manoeuvres d'atterrissage et reprendre de l'altitude, pour finalement réussir à déployer les trains récalcitrants.

M. Duchesne avait alors admis que le Q400 avait eu des problèmes de fiabilité, mais que Bombardier les avait réglés en envoyant une équipe sur place pour travailler avec les exploitants japonais «de façon à ce qu'ils comprennent bien l'appareil et qu'ils l'utilisent selon ses capacités».