Les consommateurs paieront probablement une partie de la note associée au renforcement des mesures de sécurité dans les aéroports imposées à la suite de l'attentat raté dans un avion Delta Air Lines le jour de Noël.

C'est du moins l'opinion qu'a exprimée le président de l'Association du transport aérien du Canada, John McKenna.

«A chaque fois que l'on instaure de nouvelles mesures de sécurité, peu importe lesquelles, les voyageurs en paient le prix», a soutenu M. McKenna.

Par exemple, a-t-il fait remarquer, les frais d'amélioration des aéroports ou d'atterrissage ainsi que les dépenses liées à la sécurité auront un impact sur le coût final du billet d'avion.

Depuis la tentative d'attentat dans un vol en direction de Detroit, les voyageurs doivent désormais être fouillés par les agents de sécurité et de nouvelles restrictions ont été imposées sur ce qui est permis d'amener à bord des appareils. Les valises sur roulettes sont désormais interdites et chaque voyageur n'a droit qu'à un seul sac dans l'avion.

Ces nouvelles mesures de contrôle peuvent prendre jusqu'à cinq minutes par personne, ce qui peut occasionner un délai de plusieurs heures par vol si davantage d'employés ne sont pas appelés en renfort.

«Si vous ajoutez du personnel, vous additionnez les coûts. Et quelqu'un devra les défrayer, a soutenu M. McKenna. Et si ces mesures sont permanentes, cela coûtera aux compagnies aériennes et aux voyageurs beaucoup plus d'argent.»

Au Canada, le ministre des Transports, John Baird, a demandé l'aide de la Gendarmerie royale du Canada, dimanche soir, pour renforcer les mesures de sécurité dans les plus grands aéroports du pays. Des employés de Transport Canada ont également fait du temps supplémentaire lors de ce congé férié pour s'assurer que les besoins en matière de sécurité soient comblés.

Les transporteurs aériens canadiens Air Canada et WestJet ont annoncé, au lendemain de l'incident, que tous leurs passagers sur les vols à destination des DEtats-Unis seront soumis à des fouilles plus approfondies.

Pour le transporteur de Calgary, WestJet (TSX:WJA), comptabiliser les coûts additionnels occasionnés par le renforcement des mesures de sécurité n'est pas une priorité, selon le porte-parole de l'entreprise, Robert Palmer.

Air Canada, dont le siège social est situé à Montréal, a été forcé d'ajuster plusieurs de ses protocoles de sécurité pour satisfaire les exigences des autorités américaines et canadiennes, selon le vice-président et chef des opérations de l'entreprise, Duncan Dee.

Il croit par ailleurs que depuis les menaces terroristes des années passées, les voyageurs se montrent «résignés» et l'événement survenu vendredi n'a pas été différent.

«Ils ont choisi de ne pas permettre aux terroristes de dicter s'ils allaient voyager ou non», a illustré M. Dee.

Par ailleurs, les actions des transporteurs aériens ont quelque peu chuté, mardi, pour la réouverture des marchés après l'incident de vendredi.

Les actions de WestJet ont perdu 14 cents pour s'établir à 12,32$, alors que ceux de Jazz ont connu une baisse de 13 cents et ont clôturé à 4,30$. Celles de Transat (TSX:TRZ.B) ont glissé de huit cents, pour s'établir à 21,12$ et les actions d'Air Canada (TSX:AC.A) étaient en baisse de 2,3 pour cent, et ont conclu la journée à 1,26$.