Le nouvel avion 787 de Boeing (BA) , surnommé «Dreamliner», devrait enfin décoller mardi pour son premier vol d'essai, s'élevant, sauf incident météo de dernière minute, dans le ciel du nord-ouest des États-Unis avec plus de deux ans de retard sur l'échéancier.

Ce vol test est déterminant pour l'avenir du Dreamliner, premier modèle lancé par Boeing depuis plus de dix ans.

Le dernier test au sol a été effectué samedi. «Nos pilotes m'ont dit que l'avion s'était comporté avec excellence» lors du roulage rapide, a souligné l'ingénieur en chef du 787 Mike Delaney. Sur une piste d'envol, l'avion a atteint la vitesse de 240 km/h pour simuler les dernières secondes avant le décollage, sans problème apparent.

C'était le dernier essai après une série de tests statiques le mois dernier, puis un ultime passage en revue de tous les équipements.

Mardi, le vol d'essai est programmé pour 10h00 locales, «si les conditions météorologiques le permettent», sur une piste de l'aérodrome de Paine Field, proche de l'usine Boeing d'Everett, non loin de Seattle (nord-ouest des Etats-Unis).

«Nous sommes tous très excités», a confié à l'AFP une porte-parole, Mary Hanson.

Pendant cette première épreuve des airs pour le Dreamliner, «les capitaines Mike Carriker et Randy Neville vont réaliser une séquence planifiée de tests», a indiqué à l'AFP Marc Birtel, autre porte-parole de Boeing.

«Les systèmes principaux, comme ceux qui contrôlent l'environnement et les systèmes hydrauliques, de même que les structures de l'avion et du moteur vont être mis à l'épreuve», a-t-il expliqué.

Il a précisé que les équipements de bord transmettraient en temps réel les données du vol à une équipe à terre, et que les informations sur la vitesse et l'altitude du vol seraient publiées une fois que l'avion aura atterri.

Ce biréacteur de taille moyenne doit transporter de 210 à 330 passagers selon les configurations, sur des trajets de 4.600 à 15.750 km et avec un meilleur confort pour les passagers, grâce à un taux d'humidité plus élevé que la moyenne en cabine.

Avec cet appareil dernier cri dont le fuselage est à 50% fait de matériaux composites, Boeing promet «une consommation de carburant sans équivalent» de 20% inférieurs à celle des avions de taille comparable, et des coûts de maintenance réduits.

Le premier vol d'essai a été reporté à de multiples occasions, la dernière fois en juin, lorsqu'il avait été annulé in extremis après que des tests eurent révélé des faiblesses sur le fuselage.

Ce énième report intervenait après une longue série de retards dans la conception de l'appareil, dus à la part inédite de matériaux composite employés.

La première livraison, au transporteur japonais All Nippon Airways, devrait dorénavant avoir lieu fin 2010.

Les retards répétés du 787 ont conduit Boeing à inscrire une perte de 1,6 milliard de dollars au troisième trimestre et à diviser par plus de trois ses prévisions de bénéfice pour l'année, sans compter plusieurs annulations de commandes.

L'avionneur américain fait en outre l'objet d'une plainte en nom collectif d'investisseurs à propos des retards répétés de son avion.

Mais malgré ses importants retards, Boeing garde avec le 787 une longueur d'avance sur son concurrent européen Airbus, encore plus en retard dans la conception de son A350 XWB. Destiné à rivaliser directement avec le Dreamliner, il ne devrait pas être livré avant la mi-2013.

Boeing revendique 840 commandes de 55 clients pour son avion nouvelle génération, qu'il qualifie d'«avion de ligne qui se vend le plus vite de l'histoire de l'aviation».