L'aviation d'affaires veut devenir propre, propre, propre. Suivant l'exemple de l'aviation commerciale, elle s'engage à réduire ses émissions polluantes de 50% d'ici 2050.

L'industrie de l'aviation d'affaires espère que cette initiative contribuera à redorer son image, mise à mal au cours de la dernière année. Plusieurs politiciens, le président américain Barack Obama en tête, ont montré du doigt l'aviation d'affaires lorsqu'est venu le temps de parler des privilèges indus de la classe dirigeante.

 

«Il faut éviter que l'environnement ne devienne un élément de plus qui pourrait être reproché à l'aviation d'affaires», a déclaré la vice-présidente de Bombardier aux affaires publiques et à la responsabilité sociale de Bombardier, Hélène Gagnon, en entrevue téléphonique avec La Presse Affaires.

Elle a ajouté que les transporteurs commerciaux, qui avaient pris des engagements pour contrer les changements climatiques, avaient commencé à casser du sucre sur le dos de l'aviation d'affaires, qui, à leurs yeux, ne faisait rien pour l'environnement.

«Nous n'avons pas laissé ce genre de commentaires se multiplier», a-t-elle indiqué.

Le transport aérien génère environ 2% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. L'aviation d'affaires ne représente que 2% de cette proportion.

«Quand on regarde l'ensemble des émetteurs de CO2, c'est limité, a observé Mme Gagnon. Par contre, c'est très visible. Tout le monde voit les avions. Nous n'attendrons pas que quelqu'un nous critique, nous sommes prêts à prendre nos responsabilités.»

L'aviation d'affaires tenait à prendre ses engagements avant le sommet de Copenhague sur les changements climatiques, qui s'ouvre lundi dans la capitale danoise.

En 1997, le protocole de Kyoto avait totalement laissé de côté l'industrie du transport aérien, notamment parce qu'il était difficile d'établir des cibles nationales. L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) s'est chargée du dossier, mais les choses n'ont commencé à bouger qu'au cours des deux dernières années. L'AITA (l'Association internationale du transport aérien) s'est également mise de la partie et l'industrie de l'aviation commerciale s'est finalement engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50% d'ici 2050.

Bombardier a alors proposé à ses collègues de l'industrie de l'aviation d'affaires d'adopter des objectifs similaires.

«S'il y a une entité qui a des jambes dans les deux segments, c'est Bombardier, a indiqué Mme Gagnon. Nous voulions être un leader dans le domaine de la responsabilité sociale. Nous avons saisi l'occasion.»

Il a fallu analyser des données, prévoir quelles technologies deviendront disponibles au cours des 40 prochaines années, calculer les gains possibles. Le comité sur l'environnement de la General Aviation Manufacturers Associations (GAMA), présidé par le président de Bombardier Avions d'affaires, Steve Ridolfi, a finalement identifié des cibles semblables à celles mises de l'avant par l'industrie de l'aviation commerciale. La GAMA et l'IBAC (International Business Aviation Council) ont finalement entériné ces objectifs à la fin novembre.

Pour atteindre ces cibles, l'industrie compte notamment sur les progrès technologiques au niveau des moteurs, des matériaux et de l'aérodynamisme.

«Les avions qui seront lancés en 2050 devraient être 45% plus efficaces que les avions lancés en 2005», a affirmé Mme Gagnon.

Des avancées au sujet des infrastructures et de la gestion du trafic aérien devraient également contribuer à l'atteinte des cibles, ainsi que l'utilisation de bio-carburants.