Bombardier Transport (T.BBD.B) a bon espoir de remporter d'importants contrats ferroviaires ailleurs qu'en Europe et en Chine.

La société voit des occasions d'affaires en Amérique du Nord, grâce à un intérêt croissant pour le transport ferroviaire et aux dépenses visant à relancer l'économie, particulièrement aux États-Unis.

«Une part de cet argent n'a pas été attribué à des projets, mais nous sommes très optimistes quant aux perspectives de cette industrie ici, en Amérique du Nord», a déclaré jeudi le porte-parole de Bombardier, Talal Zouaoui, lors d'un entretien.

Parmi les dizaines d'occasions qu'étudie Bombardier se trouvent notamment le contrat pour les nouvelles voitures du métro de Montréal, ainsi qu'un autre pour le métro de Washington DC. Bombardier Transport a récemment obtenu un contrat de 1,2 milliard $ pour le système de trains légers de Toronto.

Le principal marché de Bombardier Transport reste l'Europe, qui compte pour 73 pour cent de ses revenus. L'Amérique du Nord traîne même derrière l'Asie-Pacifique, avec seulement 10 pour cent des revenus.

L'entreprise espère consolider sa position de tête sur le secteur de la fabrication ferroviaire, notamment grâce à l'obtention mercredi du statut d'«attributaire pressenti» pour un important contrat auprès de la société ferroviaire nationale en France.

La première étape de l'accord avec la Société Nationale des Chemins de fer français (SNCF) pourrait prévoir la fourniture par Bombardier de 80 voitures, ce qui est évalué à 1,6 milliard $.

Le contrat pourrait ensuite s'élargir pour porter sur 860 voitures, ce qui lui conférerait une valeur de jusqu'à 12,6 milliards $ si toutes les options étaient exercées.

Les discussions, qui pourraient permettre d'aboutir sur un contrat ferme, se poursuivront jusqu'en février. La livraison des voitures pourrait débuter en 2013.

Il s'agit d'un important contrat pour Bombardier, qui coifferait ainsi sa rivale française Alstom sur son propre terrain.

Bombardier Transport avait par ailleurs obtenu en septembre un contrat de 4 milliards $ pour la construction de train à haute vitesse en Chine.

Selon M. Zouaoui, le fait d'être sélectionné comme attributaire pressenti par la SNCF confirme le poids de la présence de Bombardier en Europe et en France.

«Ce n'est pas un partage équitable avec nos concurrents», a-t-il noté.

Alstom et Bombardier se sont alliées pour obtenir le lucratif contrat du métro de Montréal, qui reste assujettie à des négociations. Certains médias rapportent que le gouvernement du Québec pourrait grossir le portefeuille réservé à ce projet et augmenter le nombre de voitures du contrat, ce qui pourrait faire grimper sa valeur à 2 milliards $, par rapport aux 1,2 milliard $ originaux.

Des analystes de l'industrie estiment que l'accroissement du carnet de commandes de la division du transport pourrait soutenir les résultats financiers de Bombardier le temps que ses activités aéronautiques prennent du mieux. La division des transports de Bombardier était responsable de 51 pour cent du chiffre d'affaires du groupe au deuxième trimestre, et d'environ la moitié de son bénéfice d'exploitation.

L'analyste David Newman, de la Financière Banque Nationale, s'attend à des réductions de production autant du côté des avions régionaux que de celui des jets d'affaires, ce qui pourrait permettre à la société de s'ajuster à la faiblesse de la demande résultant de la récession économique.

Bombardier doit dévoiler le 3 décembre ses résultats pour le troisième trimestre.

Les difficultés de l'industrie aéronautique ont pesé jeudi sur l'action de Bombardier, malgré les succès sur le marché ferroviaire.

L'action du groupe a cédé jeudi quatre cents à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 4,94 $.

L'analyste Cameron Doerksen, de la firme Partenaires Versant, affirme rester inquiet quant aux difficultés que connait le marché des avions d'affaires et aux prévisions de marges réduites pour la division aéronautique pendant la prochaine année.

«Je crois que la plupart des gens seraient d'accord pour admettre que les activités aéronautiques de Bombardier sont plutôt difficiles en ce moment», a-t-il expliqué.

«C'est certainement une inquiétude pour moi depuis quelque temps.»