Le Canada affirme avoir besoin de davantage de temps avant d'adhérer à l'énoncé multilatéral de principes de politique portant sur la libéralisation de l'industrie du transport aérien, qu'ont signé lundi sept pays ainsi que la Commission européenne.

La déclaration signée à l'issue du deuxième sommet de l'Association internationale du transport aérien (IATA) sur la liberté commerciale, qui s'est tenu à Montebello, en Outaouais, doit assurer la viabilité financière de l'industrie aérienne.

Les pays signataires incluent les États-Unis, le Chili, la Malaisie, le Panama, Singapour, la Suisse, et les Emirats arabes unis. Au total, ils représentent environ 60% des activités de l'aviation mondiale.

L'IATA avait entamé des travaux avec 14 gouvernements et avec la Commission européenne sur cet énoncé multilatéral de principes de politique, à la suite de son premier sommet sur la liberté commerciale, en octobre 2008, en Turquie.

L'organisation, qui représente les intérêts de quelque 230 transporteurs aériens à travers le monde, demande une réforme du système actuel, vieux de 65 ans, qui régit l'industrie et qui, selon elle, l'empêche maintenant de se développer.

L'IATA déplore que, dans le système actuel, les marchés internationaux demeurent fermés jusqu'à ce que les gouvernements négocient leur ouverture. Elle déplore aussi le fait que les restrictions concernant la propriété étrangère limitent toujours l'accès au capital international et empêchent les consolidations transfrontalières.

Ce système, qui fonctionnait dans les années 40, est aujourd'hui en voie de tuer l'industrie, a affirmé le grand patron de l'IATA en février dernier.

Le Canada n'a pas signé cet énoncé, disant avoir besoin de plus de temps pour étudier la question, a affirmé le directeur général et chef de la direction de l'IATA, Giovanni Bisignani.

Par voie de communiqué, M. Bisignani a qualifié d'«événement historique» la signature de l'entente, estimant que celle-ci contribuerait à établir les fondations d'une industrie aérienne mondiale viable.

M. Bisignani a ajouté que l'énoncé lançait un signal fort et marquait le début d'un processus de changement en vue du développement d'une industrie plus libéralisée.

«Si nous voulons traverser la crise actuelle sans devoir renflouer les compagnies aériennes, nous ne pouvons nous permettre d'avoir les mains attachées comme c'est le cas avec les restrictions désuètes en matière de propriété», déclarait-il alors au cours d'une allocution prononcée devant le Wings Club, à New York.

L'industrie a perdu 53 milliards US depuis 2001, et elle continue d'être durement affectée par la récession mondiale. Ses pertes devraient dépasser 11 milliards US, cette année, et 3,8 milliards US, en 2010.