Dornier Seaplane Company décidera d'ici 90 jours si elle fera amerrir son avion amphibie Seastar à Saint-Jean-sur-Richelieu ou à North Bay, en Ontario.

L'usine d'assemblage de l'appareil entraînerait la création de 150 à 200 emplois directs.

«Le Québec est définitivement dans la course», a déclaré le président du conseil d'administration de Dornier Seaplane Company, Conrado Dornier, dans un courriel à La Presse Affaires.

L'entreprise a présenté son appareil aux médias internationaux hier à Orlando, dans le cadre du congrès de la National Business Aviation Association (NBAA). Le Seastar a été certifié aux États-Unis et en Europe au début des années 90. À l'époque, quelques appareils ont été fabriqués en Allemagne, mais un manque de fonds a mis fin au projet.

La famille allemande Dornier a investi 150 millions US pour relancer le Seastar. Elle veut toutefois assembler l'appareil en Amérique du Nord pour limiter les risques face aux fluctuations de l'euro et pour se rapprocher de son principal marché.

Pratt&Whitney Canada, qui motorisera l'appareil de 10 places, a suggéré à Dornier Seaplane Company de regarder du côté du Québec. L'entreprise a ainsi étudié la possibilité d'établir son usine à Saint-Jean-sur-Richelieu ou à Trois-Rivières, mais elle a aussi considéré des terrains en Floride, en Alabama et en Ontario. Elle a annoncé hier à Orlando qu'elle avait conservé deux finalistes, Saint-Jean-sur-Richelieu et North Bay.

Dornier Seaplane Company a expliqué qu'elle avait sélectionné ces deux endroits en raison du bassin de main-d'oeuvre, des prix peu élevés des terrains et des infrastructures, de la proximité de fournisseurs et de la présence de cours d'eau pour les essais en vol.

Le Seastar fait déjà l'objet de 25 commandes.

«Le projet prend rapidement de la vitesse, a déclaré le président et chef de la direction de Dornier Seaplane Company, Joe Walker, à Orlando. En plus de finaliser la sélection du site d'assemblage, l'entreprise est en discussion avec ses principaux fournisseurs.»

Au Québec, Dornier Seaplane Company est également en négociations avec Investissement Québec au sujet de l'aide qu'elle pourrait obtenir en vertu des programmes en place.

«C'est un dossier très actif», a commenté la porte-parole d'Investissement Québec, Josée Béland.

Avions d'affaires

En cette période particulièrement noire pour l'aviation d'affaires, les nouvelles qui émanent du congrès de la NBAA ne sont ni nombreuses, ni éclatantes.

L'avionneur brésilien Embraer est sorti du lot en annonçant le lancement du Legacy 650, version améliorée de son Legacy 600 avec un rayon d'action plus étendu.

Par comparaison, l'avionneur américain Cessna s'est fait discret et n'a même pas monté de stand à l'intérieur du vaste centre d'exposition qui accueille le congrès du NBAA. L'année dernière, Cessna, filiale de la multinationale Textron, lançait en grande pompe le Citation Columbus, le plus gros appareil de sa famille de biréacteurs d'affaires. Il y a quelques mois, Cessna a annoncé, la mort dans l'âme, qu'elle abandonnait ce projet.

L'avionneur américain Hawker Beechcraft, racheté par la société canadienne Onex, n'a pas non plus monté de stand cette année, mais il a quand même pu annoncer la vente de six appareils King Air aux forces aériennes des États-Unis pour des missions de surveillance.

Bombardier a choisi d'avoir la même présence que lors des années plus fastes.

«C'est sûr que nous aurions pu économiser en diminuant notre présence, mais nous pensons que c'est le temps de s'établir comme le leader du marché», a déclaré le président de Bombardier Aéronautique, Guy Hachey, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires. Il a dit s'attendre à ce que Bombardier conclue de bonnes affaires pendant le congrès, en dépit de la situation économique difficile.

Des PME québécoises ont également tenu à être présentes. Innotech Aviation, centre de rénovation et de finition, et Air Data, concepteur de systèmes de purification de l'air, ont annoncé que le système de bioprotection JetAir d'Air Data avait été certifié pour les appareils Global de Bombardier. Le système a notamment été installé sur un Global Express appartenant au Cirque du Soleil.

CMC Électronique a également annoncé hier l'homologation de son organiseur électronique de bord pour les avions d'affaires 7X de Dassault et les turbopropulseurs commerciaux ATR. L'organiseur électronique est un petit ordinateur qui remplace les valises de documents que doivent transporter les pilotes à bord.