Les longues files d'attente qui serpentent devant les comptoirs où les voyageurs déposent leurs bagages pourraient bientôt faire partie du passé.

C'est du moins l'intention d'Air Canada, qui travaille sur diverses technologies pour raccourcir les délais liés à l'enregistrement et au dépôt des bagages. Toutefois, une fois cet objectif atteint, il restera encore un important goulot d'étranglement dans les aéroports: l'inspection liée à la sécurité.

«Eux aussi travaillent fort, a affirmé le directeur de la plate-forme du service à la clientèle d'Air Canada, Patrice Ouellet, en conférence de presse hier. Il y a une volonté sincère d'améliorer cela pour tout le monde.»

Air Canada a lancé hier une nouvelle application gratuite pour le BlackBerry qui permettra aux utilisateurs d'obtenir leur carte d'accès à bord, d'obtenir en temps réel des renseignements sur les vols et de recevoir des avis de modification ou de délais. Il y a deux mois, le transporteur avait lancé le même genre d'application pour le iPhone d'Apple.

Air Canada veut faire en sorte que 80% de ses passagers s'enregistrent en ligne, par téléphonie cellulaire ou à une borne d'enregistrement, ce qui permettrait aux agents de se concentrer sur les passagers qui préfèrent un service spécialisé, comme les personnes âgées et les groupes. À l'heure actuelle, 28% des passagers utilisent les bornes d'enregistrement, 32% s'enregistrent en ligne, mais seulement 1% s'enregistrent à l'aide de leur téléphone cellulaire.

Et à l'heure actuelle, les passagers qui s'enregistrent en quelques minutes par l'un de ces moyens doivent encore affronter les longues files d'attente pour le dépôt des bagages. M. Ouellet a toutefois indiqué qu'au début de l'année 2010, Air Canada implantera à l'aéroport Montréal-Trudeau une technologie qui permettra aux agents de traiter en quelques secondes les informations soumises par les passagers qui impriment les étiquettes de bagages aux bornes d'enregistrement. À Toronto, où Air Canada a commencé à implanter cette technologie, il faut moins d'une douzaine de minutes pour s'enregistrer et déposer les bagages lorsqu'on utilise les nouvelles technologies, alors qu'il faut 45 minutes si on choisit de faire affaire avec des agents en chair et en os pour l'ensemble du processus.

Dans un avenir un peu plus lointain, les passagers pourront imprimer les étiquettes avant de se rendre à l'aéroport grâce à des imprimantes spéciales qui se trouveraient dans des hôtels, des centres de conférences et même des dépanneurs.

«Nous voulons pousser les fabricants à arriver avec des solutions», a déclaré M. Ouellet.

Air Canada discute également avec l'Association internationale du transport aérien pour évaluer la possibilité d'utiliser la même étiquette pour l'aller et le retour.

«Ce qu'il faut, c'est que le concept ne soit pas compliqué», a indiqué M. Ouellet.

Il a affirmé que ces technologies ne visaient pas à diminuer le nombre d'agents dans les aéroports, mais à raccourcir le temps d'attente et à permettre aux agents de se concentrer sur les personnes qui ont besoin d'aide.

PLUSIEURS MOIS DIFFICILES POUR LES AÉROPORTS

Les aéroports du Canada seront confrontés à une lente reprise de leurs activités, la récession ayant provoqué une importante diminution de l'affluence des passagers, estime l'agence de notation DBRS, qui ajoute que cette situation risque de perdurer pendant plusieurs mois en 2010. DBRS a noté une réduction du trafic variant de 5 à 7% dans la majorité des aéroports au cours de l'été, à l'exception de Vancouver, deuxième aéroport d'importance au pays, où le volume a chuté de 11,6% en date d'août 2009. L'agence souligne que cinq années de solide croissance ont procuré aux gestionnaires d'aéroport « une marge de manoeuvre suffisamment confortable pour faire face à une baisse de l'affluence des passagers «. La Presse Canadienne

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photo archives La Presse

Air Canada veut faire en sorte que 80% de ses passagers s'enregistrent en ligne, par téléphonie cellulaire ou à une borne d'enregistrement, ce qui permettrait aux agents de se concentrer sur les passagers qui préfèrent un service spécialisé, comme les personnes âgées et les groupes.