Transports Canada ordonne aux exploitants d'avions régionaux CRJ100-200 et de jets d'affaires Challenger 850 de Bombardier (T.BBD.B) des inspections plus approfondies et l'installation de nouvelles pièces d'équipement pour améliorer le système antigivrage des ailes de ces appareils.

La nouvelle consigne de navigabilité, qui entrera en vigueur vendredi, fait suite à des directives de Bombardier Aéronautique qui remontent à novembre 2007 et au mois de mai dernier, a indiqué mardi Marc Duchesne, porte-parole de l'avionneur montréalais, au cours d'un entretien téléphonique.

Dans la consigne, le Ministère a souligné que «plusieurs événements récents (...) ont attiré l'attention sur l'incapacité du système actuel à toujours déceler les conditions de basse température au niveau du bord d'attaque des ailes», de sorte qu'une accumulation de glace «asymétrique» risque de ne pas être signalée à l'équipage.

M. Duchesne n'a pas voulu préciser quels incidents étaient à l'origine des nouvelles directives. On sait toutefois qu'au moins deux accidents mettant en cause le givrage d'ailes de CRJ et de Challenger 850 se sont produits au cours des dernières années: l'un en Russie en 2007 et l'autre en Arménie en 2008.

Au plus tard le 1er novembre 2010, les exploitants devront donc avoir installé des détecteurs de basse température sur les bords d'attaque extérieurs des ailes, du boîtier antigivrage des ailes et des câbles connexes. Il leur faudra également avoir remplacé les «concentrateurs de données» par des modèles adaptés aux nouveaux détecteurs de basse température.

D'ici le 16 novembre, les exploitants devront en outre avoir modifié leurs procédures de vol et de maintenance.

Bombardier a vendu plus de 1000 CRJ100 et CRJ200 depuis leurs débuts, dans les années 1990. Au pays, Jazz Air est un important exploitant de ces appareils.

Le porte-parole de Bombardier a précisé que plusieurs transporteurs ont déjà apporté les changements requis à leurs CRJ et Challenger 850.

Les autorités européennes ont indiqué lundi qu'elles entendaient elles aussi imposer l'application des nouvelles directives. On s'attend à ce que la Federal Aviation Administration des États-Unis fasse de même sous peu.

En fin d'après-midi, mardi, l'action de Bombardier s'échangeait à 5,04 $, en baisse de 1,4%, à la Bourse de Toronto.