Le trafic aérien international, frappé de plein fouet par la crise, entre dans une phase de stabilisation mais ne devrait pas connaître de reprise avant 2011, ont estimé mercredi des responsables de Boeing et Airbus à l'occasion du salon aéronautique de Hong Kong.

Le trafic passagers, malgré une amélioration au second semestre 2009, devrait en définitive terminer l'année en baisse de 6 à 8%, prédit Randy Tinseth, vice-président marketing de la division aviation civile de Boeing.

«Nous constatons déjà une certaine amélioration concernant la croissance du trafic, mais il reste un long chemin à parcourir. Nous considérons 2010 comme une année de reprise économique et 2011 comme une année de reprise du trafic aérien», a-t-il expliqué.

La récession a de lourdes conséquences sur les finances des compagnies aériennes. Selon l'Association internationale du transport aérien (IATA), elles ont déjà perdu 6 milliards de dollars US depuis le début 2009 et leurs pertes devraient totaliser 9 milliards US pour l'année 2009.

Airbus, premier constructeur mondial d'avions civils, pense de son côté que le trafic total reculera de 2 à 4% en 2009, avant une hausse de 4% en 2010, selon Laurent Rouaud, vice-président chargé du marketing et de la stratégie produits de l'avionneur européen. La croissance du trafic pourrait dépasser 6% en 2011, a-t-il ajouté. L'Asie, où des pays comme la Chine et l'Inde sont toujours en phase d'expansion rapide, en sera le moteur, prédisent les deux avionneurs.

Selon Boeing, l'Asie devrait devenir au cours des 20 prochaines années le premier marché du transport aérien mondial, place actuellement occupée par l'Amérique du Nord. La part de marché de l'Asie devrait atteindre 41% d'ici 2030, contre 32% aujourd'hui.

Mais pour le moment, l'industrie du transport aérien «reste en soins intensifs», a noté l'IATA dans son dernier rapport publié fin août.

«La demande peut paraître meilleure mais la toile de fond ne s'est pas améliorée. Nous avons constaté peu de changements dans la baisse sans précédent des résultats et des revenus. Les mois à venir vont être marqués par de nombreuses incertitudes, notamment concernant le prix du pétrole», estime l'Association, qui représentent quelque 230 compagnies aériennes dans le monde. La reprise, prévoit l'IATA, sera «lente et instable».