Même si les commandes de jets d'affaires de Bombardier (T.BBD.B) ont plongé au cours des derniers mois et que les annulations se sont multipliées, la valeur des livraisons de l'avionneur dans ce secteur n'ont diminué que de 11 pour cent au deuxième trimestre par rapport à la même période de l'an dernier.

Bombardier Aéronautique s'en est donc tiré bien mieux que l'industrie de l'aviation d'affaires et des appareils de plaisance en général, dont la valeur des livraisons a plongé en moyenne de 45,9 pour cent sur un an.

C'est ce que révèlent des chiffres publiés mardi par la General Aviation Manufacturers Association (GAMA).

La multinationale montréalaise a livré 50 jets d'affaires au deuxième trimestre, dont 21 Global 5000 et Global Express XRS, les plus gros appareils de ce type construits par Bombardier. Au deuxième trimestre de l'an dernier, Bombardier avait livré 67 avions d'affaires, dont 16 Global.

La valeur des livraisons a totalisé 1,56 milliard $ US, contre 1,75 milliard de dollars US l'année dernière, soit une baisse de 10,9 pour cent. Au premier trimestre, le recul avait été de 16,2 pour cent.

«Tous les constructeurs et les fournisseurs du secteur de l'aviation générale vivent actuellement des moments extrêmement difficiles», a souligné le président et chef de la direction de la GAMA, Pete Bunce, dans un communiqué.

«Nous sommes encouragés par les signes d'amélioration dont fait preuve l'économie, puisqu'il s'agit d'une condition essentielle à la reprise du marché de l'aviation générale», a-t-il tout de même ajouté.

Les statistiques dévoilées mardi confirment les prédictions des analystes de l'industrie, qui soutiennent depuis des mois que les avions privés de plus grande taille feront moins les frais de la récession que les plus petits.

Ainsi, la valeur des livraisons de Cessna a plongé de 44 pour cent au deuxième trimestre, alors que chez Hawker Beechcraft, la baisse est de 39 pour cent. Ces deux constructeurs sont spécialisés dans les aéronefs de plaisance et les jets d'affaires de petite taille.

Gulfstream Aerospace, dont la gamme de produits recoupe en bonne partie celle de Bombardier, a vu la valeur de ses livraisons diminuer de 16 pour cent au deuxième trimestre.

Dans la foulée de la baisse des commandes et de la multiplication des annulations, Bombardier Aéronautique a annoncé la mise à pied de 4360 employés depuis le début de l'année. Les autres constructeurs ont aussi effectué des licenciements.

La déclin des commandes depuis le début de l'année entraînera inévitablement une chute des livraisons au cours des prochains mois.

Bombardier doit publier le 2 septembre les résultats du deuxième trimestre de son exercice, terminé à la fin juillet.

En fin d'après-midi, l'action de Bombardier s'échangeait à 3,88 $, en hausse de 1,6 pour cent, à la Bourse de Toronto.