Avec la dégringolade du nombre de passagers à Montréal-Trudeau, les profits d'Aéroports de Montréal se sont évaporés.

«On avait fait un budget à partir de scénarios assez réalistes, mais ça a été plus mauvais que ce qu'on prévoyait», a déploré la vice-présidente aux affaires publiques et aux communications d'Aéroports de Montréal, Christiane Beaulieu, à l'occasion de la divulgation des résultats du deuxième trimestre.

Par rapport au même trimestre de l'année dernière, le trafic passager a diminué de 8,2% pour se situer à 2,9 millions de passagers. L'aéroport Montréal-Trudeau avait accommodé 3,2 millions de passagers pendant le deuxième trimestre de 2008.

Les secteurs national et transfrontalier sont les grands responsables de cette diminution: le trafic national a glissé de 13,2%, alors que le trafic transfrontalier a baissé de 11,1%. Le trafic international s'est maintenu tant bien que mal avec une légère croissance de 0,5%.

«C'est surtout le voyage d'affaires qui a fait mal, les déplacements vers Toronto et Calgary», a affirmé Mme Beaulieu.

La disparition du Grand Prix du Canada n'a pas aidé. «C'était des jours importants pour nous», a soutenu Mme Beaulieu.

Aéroports de Montréal a terminé le deuxième trimestre dans le rouge, soit avec une perte de 300 000$. Le deuxième trimestre de 2008 avait donné lieu à un bénéfice net de 2,6 millions de dollars. En un an, les revenus ont diminué de 5,4%, alors que les charges d'exploitation ont grimpé de 14,8%. Aéroports de Montréal a expliqué cette situation par la hausse normale des salaires, mais aussi par une augmentation de la charge de retraite et par l'augmentation de certains coûts d'exploitation.

«Le nouveau secteur des départs vers les États-Unis est encore en construction, mais il a quand même fallu augmenter la consommation d'électricité, a indiqué Mme Beaulieu. Il y a aussi eu une augmentation de la facture du mazout et du gaz naturel.»

De nouvelles normes de sécurité ont entraîné des coûts accrus. En outre, les produits de déglaçage des pistes ont connu une hausse de prix «astronomique».

«De plus, nous voulons essayer des produits un peu plus verts, moins nocifs pour l'environnement, a indiqué Mme Beaulieu. Mais peu importe ce que nous essayons, il y a des hausses là-dessus.»

Il n'y a pas que l'aéroport Montréal-Trudeau qui voit les passagers délaisser ses corridors. L'Association internationale du transport aérien (AITA) a annoncé hier que le trafic passager international avait décliné de 7,2% en juin par rapport à juin 2008. C'est toutefois une légère amélioration: en mai, le trafic passager international avait glissé de 9,3%.

Les transporteurs aériens ont réduit leur capacité de 4,3%, mais ça n'a pas été suffisant pour éponger la baisse de la demande. Par conséquent, les revenus sur les marchés internationaux ont dégringolé de 25 à 30%.

«Les transporteurs ont vu leurs revenus internationaux fondre au début de l'importante période estivale, une période qui était traditionnellement très rentable, a commenté le président-directeur général de l'AITA, Giovanni Bisignani, par voie de communiqué. Les perspectives demeurent sombres.»