La grève à VIA Rail n'aura duré que deux jours. L'entreprise a conclu une entente-surprise tôt hier matin avec le syndicat qui représente ses 340 mécaniciens de locomotive, et le service a graduellement repris en fin de journée.

Après deux ans et demi de négociations et plus de 48 heures de grève, le conflit de travail n'est toujours pas réglé. Les deux parties ont seulement convenu de laisser un arbitre imposer une convention collective. Le travail reprend d'ici à ce que l'affaire soit entendue.

Un premier train a quitté la Gare centrale à 17h, hier. D'autres voyageurs ont pu embarquer aux gares de Montréal, de Toronto et de Niagara Falls en soirée. Le service sera entièrement rétabli ce matin.

«Tout le monde aurait préféré un contrat à 100% négocié, a indiqué le porte-parole de VIA Rail, Malcolm Andrews. Si cela n'était pas possible, la meilleure façon était de trouver un autre moyen de remettre le service sur les rails.»

VIA Rail s'est excusée auprès des voyageurs pour les inconvénients qu'ils ont subis. D'ici à mercredi soir, elle offre un rabais de 60% à tous ses clients. Et elle invite ceux qui ont été pénalisés par le conflit de travail à joindre le service à la clientèle pour savoir s'ils sont admissibles à un dédommagement.

Mais le porte-parole de l'entreprise refuse de dire pourquoi il a fallu attendre que des centaines de clients soient laissés sur le carreau avant d'en arriver à cette entente. Le syndicat, lui, dit avoir suggéré le recours à l'arbitrage avant même que ses membres ne débrayent.

«On a attendu, on a attendu et on a attendu, a indiqué le porte-parole de la Conférence ferroviaire de Teamsters, Stéphane Lacroix. VIA Rail s'est décidée samedi à informer le médiateur que, finalement, elle aussi consentait à l'arbitrage. La partie patronale a mis beaucoup de temps à réagir à cette demande.»

Malcolm Andrews a refusé de dire si la direction était favorable à l'arbitrage avant le début de la grève. Il a répondu en anglais lorsqu'il a été interrogé en français sur la question.

Les syndiqués avaient mis leur menace de débrayage à exécution vendredi midi, paralysant du coup un réseau ferroviaire qui transporte 12 000 personnes chaque jour. Et ce, en pleine saison touristique.

Les deux parties seraient proches d'une entente sur les salaires, selon Stéphane Lacroix. Mais les pourparlers achoppent sur les clauses non pécuniaires, comme les horaires de travail.

Samedi, VIA Rail a temporairement mis à pied 2400 autres employés syndiqués, leurs services n'étant pas requis pendant la grève. Ces travailleurs retournent au boulot ce matin, tout comme les mécaniciens.