La grève des 350 ingénieurs de locomotive et chefs de triage de Via Rail Canada a des répercussions sur 2400 de leurs collègues, qui devraient tous recevoir un avis de mise à pied temporaire de l'employeur. Les employés touchés sont ceux qui travaillent aux billetteries, les agents de gare, ceux qui réparent les locomotives et les wagons ainsi que ceux qui travaillent au service à bord des trains.

En entrevue à la Presse Canadienne samedi le porte-parole de l'entreprise, Malcom Andrews, a indiqué que des centaines d'entre-eux avaient déjà reçu un tel avis vendredi, soit peu de temps après le débrayage des ingénieurs amorcé officiellement à midi.

M. Andrews a expliqué que l'entreprise ne peut continuer à rémunérer ses employés rendus inactifs par le conflit de travail qui l'oppose à la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), le syndicat qui représente les ingénieurs de locomotives et agents de triage. Ces derniers sont sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2006.

Malgré tout, les 2400 employés de Via Rail en congé forcé se disent «solidaires» de leurs compagnons de travail. Ces derniers sont, pour leur part, syndiqués avec les Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA).

Joint par téléphone samedi, un représentant national des TCA, Abe Rosner, a indiqué à la Presse Canadienne que ces mises à pied temporaires «allaient de soi» puisque les trains de Via Rail étaient immobilisés, d'un océan à l'autre, en raison de la grève.

Il ne semblait pas s'inquiéter, du moins financièrement pour ses membres, puisqu'il y a «des recours en cas de mises à pied».

M. Rosner souhaite évidemment que les ingénieurs de Via Rail vont en arriver à une entente satisfaisante avec l'employeur, tout en soulignant que ses membres appuient leurs revendications. De toute façon, il ne croit pas que cette grève sera très longue, comme l'ont laissé entendre certains, soulignant que les grèves dans l'industrie ferroviaire «sont très, très, rares».

Plus du tiers des 2400 syndiqués TCA de Via Rail en «congé forcé» travaillent au Québec. Quant à leur propre convention collective, celle-ci vient à échéance à la fin de 2009. Abe Rosner n'entrevoit pas de moyens de pressions, telle une grève, dans leur cas puisque cela n'est jamais arrivé dans l'histoire des syndiqués TCA chez Via Rail depuis 1978.

La grève de Via Rail touche aussi des milliers de voyageurs en cette période de vacances estivales, qui doivent se trouver d'autres moyens de transport, d'un bout à l'autre du pays. Via Rail transporte quelque 12 000 passagers par jour.