La compagnie aérienne en difficulté Air Canada a annoncé vendredi avoir obtenu la permission du gouvernement canadien pour repousser jusqu'en 2011 des cotisations qu'elle devait faire à la caisse de retraite de ses employés.

Dans un communiqué, la compagnie a indiqué que le ministre des Finances, Jim Flaherty, avait approuvé un règlement modifiant les obligations d'Air Canada en matière de capitalisation de ses régimes de retraite.

Ce règlement accorde à Air Canada «un moratoire de 21 mois» sur des cotisations en retard totalisant 645 millions de dollars canadiens qu'elle devait faire d'ici 2011 aux caisses de retraite et établit «un montant fixe pour les cotisations de 2011 à 2013», précise la compagnie.

Toutes les catégories de personnel d'Air Canada, y compris les cinq syndicats représentant les salariés, s'étaient prononcées en faveur d'un tel moratoire, qui permettra à la compagnie de conserver de précieuses liquidités en ces temps de crise dans l'industrie aérienne.

«Nous venons de franchir une étape extrêmement importante. Le fait d'avoir trouvé, dans le contexte actuel, une solution à la capitalisation des régimes de retraite qui prévoit le report du financement du déficit représente une réussite remarquable et un grand pas vers la stabilisation de notre entreprise», a déclaré le président d'Air Canada, Calin Rovinescu.

Ces dernières semaines, les syndicats ont aussi accepté un gel des salaires et des prestations de retraite pour une durée de 21 mois, en échange d'une prise de participation de 15% dans la compagnie et d'un siège à son conseil d'administration.

Ces accords avec les syndicats dépendent toutefois de l'obtention par la compagnie d'un financement supplémentaire de 600 millions de dollars pour répondre à ses besoins à moyen terme.

C'est «notre prochain défi de taille», a dit M. Rovinescu, tout en estimant qu'«une rigoureuse stratégie de réduction des coûts et de nouvelles initiatives» pour générer des recettes «seront essentielles à notre retour à la rentabilité».

Air Canada a vu ses pertes se creuser au premier trimestre, à 400 millions de dollars canadiens, en raison d'une diminution du nombre de passagers. Le déficit de ses régimes de retraite a atteint 2,9 milliards de dollars en 2008.