Le gouvernement fédéral a annoncé jeudi qu'il allait verser 300 millions $ au Canadien National (t.cnr) et à des sous-traitants pour améliorer les infrastructures ferroviaires qu'utilise Via Rail entre Montréal et Toronto.

Les travaux seront effectués à huit endroits le long de la voie ferrée de 539 kilomètres. On ajoutera une troisième ou une quatrième voie dans les régions de Kingston, Belleville, Brockville et Oshawa, en Ontario. À la cour Turcot, à Montréal, et dans la région de Coteau-du-Lac, au Québec, on prolongera et reconfigurera les voies d'évitement et de triage pour faciliter la circulation.

Les améliorations, qui doivent être terminées en 2011, visent à éliminer certains «goulots d'étranglement» et à réduire les conflits entre les trains de Via et ceux du CN, qui engendrent de nombreux retards. Elles permettront aussi d'ajouter deux voyages aller-retour quotidiens de Via sur les parcours Montréal-Toronto et Ottawa-Toronto.

En dépit de ces investissement, plusieurs conflits d'horaire persisteront entre les wagons de marchandises du CN et les trains de passagers de Via au Québec et dans le sud de l'Ontario, a reconnu le président-directeur général de Via, Paul Côté, lors d'un point de presse tenu au Centre de maintenance de Via Rail de Montréal.

«Est-ce que ça règle tous les problèmes? Bien sûr que non, a-t-il dit. Il y aura toujours des occasions de faire mieux et de s'améliorer pour qu'on ait plus de trains, et des trains plus rapides, mais il faut être réaliste: l'infrastructure ferroviaire appartient au CN, et leur priorité, c'est la marchandise. Il suffit qu'on ait ensemble une bonne relation de travail et d'affaires pour que les objectifs de Via puissent être réalisés.»

Locomotives remises à neuf

Via Rail a par ailleurs dévoilé, jeudi à Montréal, la première locomotive F-40 remise à neuf par l'entreprise CAD, installée dans l'arrondissement montréalais de Lachine.

Une cinquantaine de ces locomotives, vieilles de plus de 20 ans, seront restaurées au coût total d'un peu plus de 100 millions $, ce qui prolongera leur durée de vie de 15 à 20 ans. En acquérir de nouvelles aurait coûté au moins deux fois plus cher.

Après leur remise à neuf, les locomotives émettront 12 pour cent moins de gaz à effet de serre et seront plus puissantes, de sorte qu'il en faudra moins pour tirer les trains transcontinentaux de l'Est et de l'Ouest. On prévoit également des économies de huit pour cent sur les coûts de maintenance.

La remise à neuf de l'ensemble des 54 locomotives doit être terminée en 2012. Les travaux permettront de créer environ 90 emplois.

Le président de CAD, Fausto Levy, a souligné que le contrat de Via avait amené l'entreprise à effectuer d'importants investissements en immobilisations et allait lui permettre de «se positionner à titre de concurrent sérieux à l'échelle internationale».

Via Rail a en outre annoncé, jeudi, la création de 56 nouveaux emplois pour la révision générale d'une portion de ses locomotives P-42 et de son parc de voitures en acier inoxydable, au coût de 20 millions $.

Le premier train de passagers a circulé entre Montréal et Toronto le 27 octobre 1856. Chaque mille de voie principale nécessite 240 tonnes de rails en acier et coûte aujourd'hui quelque 3 millions $.

L'action du CN a clôturé jeudi à 48,71 $, en hausse de 1,8 pour cent, à la Bourse de Toronto.