Après des mois de péripéties, Bombardier Transport a finalement mis la main sur un important contrat de 851 millions de dollars pour la fourniture de 204 tramways à la ville de Toronto.

Prudente jusqu'au bout, Bombardier a attendu jusqu'à la fin de l'après-midi, mardi, pour annoncer la nouvelle, même si l'octroi du contrat ne faisait plus de doute depuis vendredi dernier.

 

La prudence de Bombardier s'explique. L'entreprise avait participé à un premier processus d'appel d'offres en 2008 pour le juteux contrat. Elle faisait face à un seul adversaire, peu menaçant, une toute petite entreprise britannique qui n'avait jamais vendu un seul tramway.

Mais coup de théâtre, la Toronto Transit Commission (TTC) avait rejeté la soumission de Bombardier parce qu'elle estimait que celle-ci ne respectait pas les critères techniques. Le président de la TTC, Adam Giambrone, avait notamment soutenu que les tramways de Bombardier risquaient de dérailler dans les virages serrés du réseau de Toronto.

La TTC avait rejeté du revers de la main l'autre soumission, ce qui l'avait forcée à reprendre tout le processus du début. Cette fois-ci, Bombardier devait affronter l'entreprise allemande Siemens, un adversaire plus coriace.

Autre obstacle

Le 24 avril dernier, le personnel de la TTC a choisi la nouvelle soumission de Bombardier, beaucoup moins élevée que celle de Siemens. Un nouvel obstacle s'est cependant présenté. À l'origine, le projet devait être partagé à parts égales par la Ville, le gouvernement ontarien et le gouvernement fédéral.

Or, Ottawa a refusé de payer sa part parce que le projet n'entrait pas dans les paramètres du programme fédéral de stimulation de l'économie. Et l'offre de Bombardier devait venir à échéance le samedi 27 juin.

Le vendredi 26 juin, le conseil municipal de Toronto s'est réuni de toute urgence au Centre de congrès de Toronto pour doubler la contribution de la Ville et ainsi sauver le contrat à la dernière minute. Le conseil ne pouvait pas se réunir à l'hôtel de ville en raison d'une grève des employés municipaux.

Il s'agit de la plus importante commande unique de véhicules légers sur rail dans le monde. En outre, la TTC pourrait commander 400 véhicules supplémentaires pour faire face à une expansion de son réseau de tramway.

Le véhicule choisi par Toronto, le Flexity, a été développé à Vienne. L'essentiel du travail d'ingénierie pour adapter ce tramway au réseau de Toronto sera effectué à Vienne, mais une toute petite partie s'effectuera également à Saint-Bruno. L'usine de Bombardier Transport au Mexique fournira quelques pièces alors que l'usine de Bombardier à Thunder Bay, en Ontario, se chargera de l'assemblage final.