Tout en se disant «optimiste» pour l'avenir d'Air Canada (T.AC.B), le président et chef de la direction de la société mère du transporteur en difficulté, Ace Aviation (T.ACE.B), Robert Milton, a refusé vendredi de s'engager à lui venir en aide.

«Évidemment, sur le plan personnel, j'essaie d'appuyer (Air Canada)», a déclaré M. Milton à l'issue de l'assemblée annuelle des actionnaires de la société de portefeuille.

«Il s'agit d'une grande compagnie aérienne et d'une équipe formidable, alors je suis optimiste quant à son avenir», a-t-il ajouté.

Ce sont les seuls commentaires que les journalistes ont pu soutirer de l'homme de 46 ans, qui a touché un salaire de 1,2 million de dollars et une «prime d'intéressement» de 5 millions en 2008.

Après avoir répondu à une seule question, le dirigeant s'est rapidement engouffré dans une salle de réunion pour fuir les journalistes, une pratique qu'on voit rarement dans le milieu canadien des affaires. L'assemblée comme telle a duré moins d'une demi-heure. L'ancien premier ministre Pierre Marc Johnson, qui siège au conseil d'administration d'Ace, y a prononcé les seuls mots en français.

Frappé par la récession et la crise mondiale de l'aviation, Air Canada tente actuellement d'éviter la restructuration judiciaire. Plusieurs observateurs souhaitent qu'Ace, qui détient 75 pour cent des actions d'Air Canada de même que des liquidités de 373 millions, vienne à la rescousse du transporteur en lui prêtant une centaine de millions de dollars à des taux avantageux.

Afin d'améliorer sa situation financière, Air Canada est à la recherche de 600 millions, dont 200 millions du gouvernement fédéral. Jusqu'ici, Ace a refusé d'indiquer si elle était prête à faire sa part, une ligne de conduite que Robert Milton a maintenue vendredi. Le programme de fidélisation Aéroplan [[|ticker sym='T.AER'|]] n'a pas exclu d'ouvrir ses goussets.

Le transporteur a récemment conclu des ententes avec ses syndicats pour suspendre, au cours des 21 prochains mois, les versements spéciaux aux régimes de retraite des employés et prolonger, pendant la même période, la durée des conventions collectives en vigueur.

L'assemblée d'Ace a par ailleurs officialisé l'élection au conseil d'administration de Gregory Boland, président et chef de la direction de West Face Capital, un actionnaire contestataire d'Ace.

Plus tôt cette année, West Face a critiqué publiquement l'intention d'Ace de liquider et de distribuer ses actifs, en plus de réclamer un remaniement du conseil d'administration. West Face détient 14,7 pour cent des actions de catégorie A d'Ace et 9,1 pour cents des actions de catégorie B.

L'action d'Ace a clôturé vendredi à 5,37$ à la Bourse de Toronto, en baisse de deux cents.