Alors que des averses marquaient l'ouverture du salon aéronautique du Bourget, CAE (t.cae) a essuyé une jolie pluie de retombées liées aux acquisitions militaires du gouvernement fédéral.

Le manufacturier de simulateurs de vol CAE a annoncé hier que Lockheed Martin lui avait confié la construction de simulateurs pour l'avion de transport C130 pour les Forces aériennes indiennes, l'US Air Force et un autre client.

Ces contrats ont une valeur de 115 millions de dollars. CAE avait déjà inscrit une première tranche de 65 millions à son carnet de commandes pour l'exercice 2009, mais elle n'avait pas spécifié qui étaient les clients. Elle a annoncé hier une deuxième tranche de 60 millions, qu'elle inscrira à son carnet de commandes pour 2010, en plus de révéler l'identité de Lockheed Martin et de deux de ses trois clients.

Le président et chef de la direction de CAE, Robert Brown, a affirmé que le gouvernement conservateur avait consolidé la réputation de chef de file de l'entreprise montréalaise, en février dernier, en lui accordant un contrat de formation pour les équipages des 17 avions C130J récemment acquis par Ottawa.

«Ça a renforcé notre image, ça nous a donné un avantage pour l'exportation, a-t-il déclaré en entrevue avec La Presse Affaires, au chalet de CAE au Bourget. Et ça nous donne beaucoup de chances pour d'autres contrats dans l'avenir.»

Il espère maintenant que le gouvernement fédéral lui donne un nouveau coup de pouce avec le contrat de formation des équipages des hélicoptères CH-47 de Boeing. Ottawa n'a pas encore annoncé l'attribution du contrat à Boeing pour 16 appareils, mais ce n'est qu'une question de temps. Et CAE est bien positionnée pour remporter le contrat de formation: en novembre 2007, le fédéral a fait savoir que seule l'équipe dirigée par CAE était qualifiée pour effectuer le travail.

Dans un climat morose, la première journée du salon de Bourget n'a pas donné lieu à de grandes annonces ou à des mégacommandes pour les grands avionneurs.

Par contre, certaines entreprises de taille un peu plus modeste ont tiré leur épingle du jeu, comme CAE, mais aussi comme CMC Électronique, une filiale montréalaise de l'américaine Esterline qui se spécialise dans l'avionique et les antennes satellites.

CMC a ainsi annoncé hier que Transports Canada avait homologué son système de poste de pilotage intégré pour l'avion d'entraînement T-6B Texan d'Hawker Beechcraft. C'est la première fois que CMC fait homologuer un système de poste de pilotage intégré. Cela permet donc à l'entreprise de faire l'intégration complète de postes de pilotage, au lieu de simplement fournir divers systèmes avioniques.

«Nous montons dans la chaîne alimentaire», a lancé la responsable des communications de CMC, Janka Dvornik, rencontrée par La Presse Affaires au stand de l'entreprise au Bourget. Elle a indiqué que la nouvelle était tellement importante pour CMC que l'entreprise avait réuni ses employés dans ses divers sites pour leur annoncer l'événement en même temps.

Le fait que le T-6B soit un avion d'entraînement comporte un autre avantage: il comporte deux postes de pilotage, soit un pour l'élève et un pour l'instructeur. CMC a déjà des commandes pour 35 appareils et espère remporter des commandes pour 44 appareils supplémentaires cet automne.

CMC a également annoncé hier que Boeing avait choisi sa nouvelle antenne de communications par satellite SwiftBroadband pour le 777. Elle n'a pas communiqué la valeur de ces contrats.