Deux des trois fondateurs de Transat (t.trz.b), Philippe Sureau et Lina de Cesare, quitteront l'entreprise l'automne prochain dans le cadre d'un plan de transition à long terme.

Le troisième, Jean-Marc Eustache, demeurera aux commandes.

«Il est hors de question que je prenne ma retraite à court terme, a déclaré le président et chef de la direction de Transat au cours d'une téléconférence hier, à l'occasion de la divulgation des résultats du deuxième trimestre. Je suis très heureux à faire ce que je fais, je vais continuer à le faire avec encore plus d'efforts.»

En dépit de la situation économique difficile, Transat a tenu bon au deuxième trimestre. Ses revenus ont augmenté de 5% grâce à l'augmentation du nombre de voyageurs au Canada et à la vigueur de l'euro. La marge a cependant diminué de 6,6% à 3,5% en raison de l'impact de la forte concurrence sur les prix. Un gain hors trésorerie a fait en sorte que le bénéfice net augmente légèrement pour atteindre 42,2 millions de dollars.

M. Eustache a affirmé qu'il était particulièrement bon pour gérer les contextes difficiles.

«C'est là que ça me stimule et que ça m'amuse, a-t-il lancé. Quand ça va bien, ça me déprime. Donc, en ce moment, avec l'adversité qu'il y a, à la fois l'adversité économique et l'adversité de la compétition, ça me réveille, je travaille deux fois plus fort et j'ai deux fois plus de plaisir.»

Il a toutefois précisé qu'il avait préparé sa relève. «Si demain matin, il m'arrivait quelque chose, il faudrait que quelqu'un chez Transat prenne ma place immédiatement, a-t-il déclaré.

Et la même chose si je devenais de plus en plus incompétent et sénile.»

MM. Sureau et Eustache et Mme de Cesare ont fait connaissance chez Tourbec, une agence de voyages qui était spécialisée dans le tourisme étudiant. Ils ont fondé Transat en 1987.

À l'heure actuelle, M. Sureau dirige les activités de distribution de Transat alors que Mme de Cesare dirige ses activités de voyagiste. Le 1er novembre prochain, ils quitteront leur poste, mais ils demeureront membres du conseil d'administration et agiront en tant que conseillers auprès de M. Eustache. Leurs responsabilités seront transférées à Nelson Gentiletti, qui occupera un nouveau poste, celui de chef de l'exploitation.

M. Gentiletti est actuellement chef de la direction financière par intérim.

«Cela fait longtemps que ces changements sont planifiés, a déclaré M. Eustache. Cela représente quand même une transition importante pour Transat.»

L'analyste Cameron Doerksen, de la firme Versant Partners, a salué ces modifications. «Nous croyons qu'ils démontrent la volonté de l'entreprise de rationaliser ses activités, a-t-il écrit dans un rapport. Dans le passé, l'entreprise était probablement un peu trop décentralisée et la centralisation de la direction devrait être positive à long terme pour l'ensemble de la structure de coûts.»

M. Eustache a cependant affirmé hier qu'il n'était pas question de procéder à des licenciements. L'entreprise regarde plutôt du côté de la flotte d'Air Transat. Avant 2002, le transporteur exploitait cinq modèles d'avions. Il avait réduit ce nombre à deux pour diminuer les coûts d'entretien et de formation. Transat songe maintenant à n'exploiter qu'un seul type d'appareils, l'Airbus A330.

Transat a également entrepris d'offrir une plus large gamme d'hôtels dans les destinations soleil, histoire de satisfaire les clients qui veulent encore voyager, en dépit de la récession, mais qui ne désirent pas payer des hôtels cinq étoiles. «Nous aurons plus d'hôtels trois étoiles», a déclaré M. Eustache.

Le grand patron de Transat ne s'attend pas à ce que la hausse du niveau d'alerte au sujet du virus A (H1N1) ait un impact majeur sur l'entreprise. Transat a été touchée par l'émergence du virus au Mexique ce printemps, ce qui a occasionné des dépenses de 500 000$ au deuxième trimestre.

Transat s'attend à ce que le virus diminue sa marge de 3 millions l'été prochain.

L'action de Transat a gagné 17 cents pour clôturer à 10,27$ à la Bourse de Toronto hier.