Même s'il n'est pas très attrayant dans l'immédiat, le secteur des chemins de fer canadiens représente un bon potentiel à long terme, estime l'analyste Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, dans son rapport de recherche initial sur le Canadien National et le Canadien Pacifique.

Sans surprise, les chemins de fer souffrent de la crise économique. Les volumes de fret ont diminué de 20% jusqu'à maintenant cette année, une tendance qui devrait se poursuivre pour le reste de l'année, croit M. Poirier.

«Cependant, note l'analyste, la hausse anticipée des tarifs devrait compenser la baisse des volumes, alors que les chemins de fer vont bénéficier de leur position oligopolistique et générer des profits via un service amélioré.»

À plus long terme, les perspectives sont également intéressantes. Les chemins de fer devraient gagner des parts de marché par rapport au camionnage, dans un monde où l'efficacité énergétique comptera davantage et où la congestion routière s'empirera.

Le potentiel existe et les actions devraient prendre du mieux, mais vaut mieux être patient, soutient Benoit Poirier. «Nous recommandons aux investisseurs de rester sur les lignes de côté et attendre des signes de reprise durable avant d'acheter des titres de chemins de fer. [...] Les chemins de fer ne sont pas le meilleur investissement de court ou moyen terme dans le secteur industriel à ce moment.»

Selon l'analyste, les titres des deux grandes sociétés ferroviaires resteront stables au cours des prochains mois. Pour les investisseurs qui souhaiteraient néanmoins entrer dans le marché, M. Poirier favorise le CN, qui a un ratio d'exploitation (dépenses sur les revenus) de 74,1% au premier trimestre de 2009. C'est cinq points de mieux en moyenne, et 13 de mieux que le CP.