La compagnie aérienne britannique British Airways a annoncé vendredi une perte record en 2008/09 et noté des conditions d'exploitation «extrêmement difficiles», en estimant que la reprise prendrait plus de temps que prévu à arriver.

Dans ce contexte, la compagnie a recommandé qu'il n'y ait pas de dividende cette année. Elle a aussi indiqué que les discussions en vue d'une fusion avec avec l'espagnole Iberia «prendraient encore plusieurs mois».

   BA a connu une perte nette de 375 millions de livres (672 millions de dollars CA) en 2008/09, contre un bénéfice de 712 millions un an plus tôt.

   Le chiffre d'affaires a augmenté de 2,7% à 8,992 milliards de livres.

   BA a noté que les coûts du carburant avaient approché les trois milliards de livres l'an dernier.

   L'une des rares consolations semble venir de la performance d'exploitation, en particulier la ponctualité, qui s'est améliorée.

   Le directeur général Willie Walsh a estimé que «la prolongation du ralentissement créait l'environnement le plus sévère auquel BA ait jamais dû faire face», et qu'avec «aucune amélioration visible, les conditions de marché demeuraient difficiles».

   «Il est vital par conséquent de demeurer absolument fidèles à notre projet de faire de British Airways une compagnie mondiale de premier ordre, avec de hautes performances et concentrée sur son marché».

   Le président Martin Broughton a pour sa part remarqué «qu'au cours des douze derniers mois BA est passé d'un bénéfice record à une perte record à cause de l'environnement économique difficile». «Cela ne fait que souligner les conditions extrêmement difficiles auxquelles nous faisons face, et toute reprise prendra probablement plus longtemps qu'initialement envisagé», a-t-il dit.

   Les perspectives de revenu «restent faibles» pour l'année à venir, mais BA espère réduire ses coûts de carburant de 400 millions de livres grâce à la baisse du prix du pétrole. BA avait déjà estimé que son chiffre d'affaires allait baisser de 5% sur l'année qui vient de commencer, et un porte-parole du groupe a laissé entendre vendredi que le résultat serait pire en fait.

   «A la lumière de tout cela, le conseil d'administration n'est pas en mesure de recommander un dividende cette année», a déclaré M. Broughton.

   Dans une première réaction, l'analyste Manoj Ladwa d'ETX Capital a considéré que les chiffres publiés vendredi par BA étaient «épouvantables». «Les investisseurs vont se demander si la compagnie peut rester compétitive sur le marché actuel», a-t-il dit.

   La perte d'exploitation a atteint 220 millions de livres, ce qui inclut des coûts de restructuration de 78 millions de livres (contre un bénéfice de 878 millions l'an dernier). British Airways indique dans son communiqué que les effectifs ont chuté de plus de 2.500 depuis l'été dernier, et la compagnie continue à encourager son personnel à prendre des congés non rémunérés ou à travailler à temps partiel.

   La compagnie observe que le ralentissement économique a abouti à une réduction de 14% du trafic mondial des meilleures classes (première et classe affaires), et de 13% chez BA. Grâce à des promotions, le tarif des classes économiques est resté à peu près inchangé sur l'année.

   Le nombre total de passagers transportés a baissé de 4,3% à 33,1 millions. En revenu passager kilomètres, mesure préférée du secteur, il a baissé de 3,4%.

   La compagnie a annoncé qu'elle continuerait à réduire sa capacité l'hiver prochain, de 4%, laissant ainsi 16 avions au sol.

   BA a annoncé également qu'elle ne paierait pas de bonus à la direction, et qu'il n'y aurait pas d'augmentation des salaires de base cette année.

   British Airways avait 245 appareils en fin d'année.

   A la mi-séance, BA perdait moins qu'à l'ouverture à la Bourse de Londres, reculant de 2,27% à 159,10 pence dans un marché en hausse de 0,72%.