Air Canada (t.ca.a) semblait se diriger vers une épreuve de force au sujet du financement de ses régimes de retraite, lundi, le transporteur demandant la mise en place d'un moratoire sur le renflouage du déficit des régimes, le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) souhaitant quant à lui que la société soit contrainte de financer les régimes dans leur totalité.

Les TCA, qui représentent environ 4500 travailleurs d'Air Canada, a indiqué que le déficit des régimes de retraite du transporteur, en difficulté financière, avait presque triplé en 2008, étant passé de 1,2 milliard $, au début de l'année, à 3,2 milliards $, au 31 décembre. Air Canada a suspendu ses cotisations entre 1997 et 2002, alors que son principal régime de retraite présentait un excédent. Par la suite, en 2003 et 2004, tandis que la société procédait à une restructuration ordonnée par la cour, les syndicats du transporteur ont consenti à prolonger à dix ans, par rapport à cinq, la période d'amortissement de ses obligations découlant des régimes de retraite.

Dans un communiqué, lundi, Air Canada a indiqué vouloir demander à ses cinq syndicats canadiens de trouver une solution de financement qui lui permettrait de maintenir ses régimes de retraite à prestations déterminées.

La société a précisé qu'elle cherchait notamment à obtenir l'appui des syndicats pour mettre en place un moratoire sur le renflouage du déficit des régimes «afin d'arriver à instaurer une certitude financière au cours des quelques prochaines années».

Toutefois, le président des TCA, Ken Lewenza, a affirmé à des journalistes à Toronto que le syndicat insisterait pour que l'entreprise finance dans leur totalité ses 10 régimes de retraite.

«Nous commençons à en avoir assez de regarder ce film, mais il semble maintenant que nous devions encore le regarder», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, ajoutant toutefois que «nos régimes de retraite ne seront pas tenus en otages par l'effondrement financier et l'avarice des sociétés».

L'action d'Air Canada a pris lundi 6 cents, soit 7,5 pour cent, pour clôturer à 86 cents à la Bourse de Toronto.