Le grand patron de Textron a ouvert la porte à la vente de sa filiale Bell Helicopter, qui a d'importantes activités à Mirabel.

«Tant que nous n'aurons pas généré des liquidités additionnelles d'un milliard de dollars (US), nous ne serons pas sortis du bois, a déclaré le président et chef de la direction de Textron, Lewis Campbell, au cours d'une conférence organisée par la firme Barclays Capital mardi à Miami. Si nous n'y arrivons pas, il y aura un moment, cette année ou l'année prochaine, où il faudra mettre en vente une de nos principales filiales. Mais je ne pense pas que nous aurons à le faire.»

Avec un chiffre d'affaires de 5,7 milliards US, Cessna représente environ 40% des revenus de Textron, multinationale de Providence, au Rhodes Island. De son côté, avec un chiffre d'affaires de 2,8 milliards US, Bell Helicopter représente environ 20% des revenus de Textron.

Selon un analyste présent à la conférence, Bell Helicopter est plus attrayante que Cessna parce que sa situation financière est plus solide. Alors que le marché de l'aviation d'affaires a du plomb dans l'aile, ce qui assombrit les perspectives de Cessna, Bell Helicopter peut compter sur un secteur militaire plutôt vigoureux.

M. Campbell a admis qu'on lui demandait souvent si Bell Helicopter était à vendre.

«Jusqu'ici, nous n'avons pas eu à mettre Bell en vente, a-t-il déclaré aux analystes. Si nous mettons en oeuvre notre plan, nous n'aurons probablement pas à considérer la vente d'une de nos principales filiales. Mais j'ai bien dit «probablement»: il faut que nous gardions des liquidités disponibles et que nous remboursions nos prêts.»

Textron croule sous les dettes. À la fin de 2008, son endettement total dépassait les 17,6 milliards US, ce qui comprenait un passif de 8,3 millliards US lié aux activités de sa filiale de financement, Textron Finance Corporation (TFC).

Textron a déjà annoncé qu'elle allait liquider ou vendre les activités de TFC qui ne sont pas liées directement au financement des produits de Textron. La multinationale américaine a également fait savoir la semaine dernière qu'elle avait utilisé une marge de crédit bancaire de 3 milliards US pour rembourser une partie de sa dette à court terme et ainsi repousser cette échéance à 2012.

Cette marge de crédit et les premiers produits de la vente des activités de TFC ne sont cependant pas suffisants pour permettre à Textron de respirer. Il faudrait 1 milliard US de plus.

TFC dans la ligne de mire

M. Campbell a affirmé que les activités de TFC liées au financement des produits de Textron étaient de grande qualité et qu'elles pourraient toujours être mises en vente.

«Il y a de grandes institutions financières qui ont toujours convoité ces activités, a-t-il soutenu. Si la conjoncture devait s'éclairer un peu, il serait étonnant que nous ne recevions pas un appel d'une partie intéressée.

Si ça devait arriver, ça réglerait le problème, ça ferait disparaître la question de la vente de Bell.»

Chez Bell Helicopter Textron Canada, à Mirabel, on a carrément refusé de parler de la possibilité d'une vente. Les hélicoptères commerciaux, fabriqués à Mirabel, représentent environ 25% du chiffre d'affaires de Bell Helicopter.