La compagnie aérienne américaine Delta Air Lines, qui a finalisé en octobre le rachat de Northwest Airlines pour former le leader mondial du secteur, a accusé une lourde perte en 2008, reflet des dépréciations passées dans ses comptes dans la perspective de cette fusion.

À contre-courant de nombreuses entreprises confrontées à la crise économique mondiale, le nouveau Delta a affiché son optimisme et dit s'attendre à «être solidement rentable» en 2009, dans un communiqué diffusé mardi.

Delta pense pouvoir y arriver grâce à la baisse des coûts du carburant, la réduction de ses capacités et les synergies attendues de la fusion avec Northwest. Les économies permises par ce rapprochement doivent être de 500 M$ US cette année, puis de 2 G$ US par an jusqu'en 2012.

Le premier transporteur mondial va réduire cette année ses capacités de l'ordre de -6% à -8%, ce qui devrait lui permettre de limiter autour de 4% la baisse de son revenu par passager transporté, a-t-il précisé.

Côté résultats, le groupe a fait état d'une perte nette de 8,9 G$ US au titre de 2008, contre un bénéfice de 1,6 G$ US en 2007.

Ces résultats prennent en compte Northwest Airlines à partir de novembre. Ils sont très affectés par les lourdes provisions passées plus tôt dans l'année par les deux transporteurs pour dévaluer la valeur de plusieurs actifs, en préparation de leur fusion.

Hors exceptionnels, la nouvelle entité Delta est restée en perte sur l'année, de 503 M$ US, en raison d'une charge de 900 M$ US passée au quatrième trimestre pour la rémunération d'employés.

Delta a également attribué son déficit à une perte de 91 M$ US sur son programme de couverture sur le carburant, conséquence des variations importantes des cours de l'or noir cette année.

Par action, le résultat courant annuel est en perte de 1,08$ US, ce qui est un peu meilleur que la perte de 1,13$ US attendu par le marché.

Commentant ces résultats, le PDG, Richard Anderson, a rappelé «les défis sérieux» auxquels a été confronté le groupe, notamment «une hausse de 2 G$ US des coûts du carburant» et «une récession mondiale».

Au quatrième trimestre, le groupe a accusé une perte nette de 1,4 G$ US, contre une perte de 70 M$ US un an plus tôt.

Hors exceptionnels, la perte revient à 340 M$ US ou 50 cents US par action, contre la perte de 34 cents attendus par le marché.

En excluant la provision pour la rémunération des employés et les pertes sur le programme de couverture sur le kérosène, Delta aurait dégagé un bénéfice trimestriel de 167 M$ US, a souligné le groupe.

À fin décembre, le groupe disposait de 6,1 G$ US de liquidités.