Une nouvelle démarche de désyndicalisation est tentée par un groupe d'employés de la Banque Laurentienne.

Une requête visant à révoquer l'accréditation syndicale couvrant les quelque 1250 employés syndiqués de l'institution financière québécoise a été déposée hier au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI).

« Nous allons contester cette requête sur la base que des gens ont été forcés de signer sous le couvert de la menace », commente Kateri Lefebvre, directrice exécutive du SEPB-Québec, syndicat affilié à la FTQ qui représente les employés de la Laurentienne.

« Des employés qui ont signé la requête nous ont déjà fait part de leur intention de révoquer leur [appui]. Ces employés se sont fait dire que le président de la banque [François Desjardins] allait le savoir s'ils ne signaient pas la requête. Les gens sont intimidés et ont peur de perdre leur travail », dit-elle.

Seule banque à compter des employés syndiqués au pays, la Laurentienne emploie plus de 3800 personnes à travers le Canada.

Kateri Lefebvre et son équipe doivent se réunir ce matin pour préparer leur stratégie dans ce dossier.

La précédente tentative de désyndicalisation avait échoué au début de l'année. Plus de 60 % des employés ayant voté s'étaient alors prononcés pour le maintien du syndicat.

Le contrat de travail des employés syndiqués est échu depuis le 31 décembre dernier.

La Laurentienne s'est lancée depuis trois ans dans un ambitieux plan de transformation sur sept ans qui vise à augmenter substantiellement l'actif de la banque et à mettre davantage l'accent sur le conseil financier et la bonification des services sur les plateformes numériques. Depuis le début de la mise en oeuvre du plan, la banque a notamment procédé à la fusion de 50 succursales, implanté un nouveau système informatique et réalisé deux acquisitions. Quelques centaines de postes ont été éliminés au sein de la banque depuis que le plan de transformation a été mis en branle.

L'action de la Banque Laurentienne, qui a perdu plus de 30 % de sa valeur depuis un an, a clôturé à 41,81 $ hier à Toronto. Le titre a touché la semaine dernière son plus bas niveau depuis 2010.