Aimia a nommé Nathaniel Felsher au poste de président et chef de la stratégie, moins d'une semaine après avoir annoncé un accord visant la vente de son programme de fidélisation principal Aéroplan à un consortium dirigé par le transporteur Air Canada.

M. Felsher se rapportera directement au président et chef de la direction, Jeremy Rabe. Il travaillait depuis 11 ans à la Deutsche Bank, où il jouait plus récemment le rôle de codirecteur en financement aéronautique, en services bancaires et en investissements d'entreprise.

« Pour avoir travaillé avec Nat par le passé, je suis convaincu que sa connaissance internationale des secteurs de la fidélisation et de l'aviation, ses grandes habiletés en relations et en finance d'entreprise seront un atout inestimable pour la compagnie », a affirmé dans un communiqué M. Rabe.

Aimia a annoncé la semaine dernière qu'elle vendrait son programme de fidélisation Aéroplan à un groupe dirigé par Air Canada, qui comprend la Banque TD, la Banque CIBC et Visa Canada.

L'avenir d'Aéroplan a été mis à rude épreuve depuis qu'Air Canada a annoncé son intention de lancer son propre programme de fidélisation en 2020, après l'expiration de son partenariat avec Aimia.

L'entente sur Aéroplan, évaluée à 450 millions de dollars, ont rassuré les membres du programme, qui pourront continuer à échanger leurs points contre des vols d'Air Canada, tout en laissant plusieurs questions en suspens en ce qui a trait à l'avenir d'Aimia.

Le président d'Aimia, Robert Brown, a qualifié la transition de « période charnière de notre parcours d'entreprise ».

Outre Aéroplan, les actifs d'Aimia comprennent une participation de 48 pour cent dans le programme de fidélisation d'Aeromexico, PLM, et une part de 20 pour cent dans le programme de fidélisation d'Air Asia, Think Big.

Karl Moore, professeur agrégé à l'école de commerce de l'Université McGill, a estimé que les efforts d'Aimia dans l'analyse des données touchaient un « secteur très chaud » avec un potentiel de croissance.

« Ils disent: "Nous devons trouver ce qu'il faut faire ici, alors nous avons fait appel à un haut responsable pour le faire". »

« L'analyse de données dans une industrie précise - les points de fidélisation et les programmes de fidélisation - est très utile. Et ils ont une certaine expérience mondiale, pas seulement eux-mêmes, mais leur nouvel employé », a souligné M. Moore dans une interview.

L'expérience mondiale d'Aimia lui a parfois coûté cher. En février, la société a annoncé avoir vendu Nectar, un programme de fidélisation britannique, au détaillant britannique Sainsbury pour 105 millions de dollars, 11 ans après l'avoir acquis pour 755 millions de dollars.

« Théoriquement, ils sont bien placés. Mais les détails de la stratégie sont très importants, et la façon de la livrer aussi », a expliqué M. Moore.

Lors d'une conférence téléphonique tenue au début du mois, la direction d'Aimia a indiqué qu'elle avait envisagé de nouvelles ventes d'actifs et une liquidation de la société. L'analyste Martin Landry, de la firme GMP Securities, a émis l'hypothèse qu'Aimia puisse « ressembler à une société de portefeuille avec des actifs limités ».

Selon Mittleman Brothers, le plus important actionnaire d'Aimia, avec une participation de 17,6 pour cent, l'entente permettrait à l'entreprise montréalaise de libérer plus de 1 milliard de dollars pour investir ailleurs.

Des analystes ont prédit qu'environ 1000 employés d'Aéroplan - soit environ 60 pour cent de l'effectif d'Aimia - seraient transférés à Air Canada si la transaction se concrétisait.

« Avec la vente d'Aéroplan, les investisseurs d'Aimia se concentreront sur le produit net réel tiré de la vente et sur la stratégie de redéploiement des immobilisations de la société », a observé Drew McReynolds, analyste de RBC Marchés des Capitaux.

La transaction sur Aéroplan devrait être conclue cet automne.