Les primes versées chez Investissement Québec (IQ) sont demeurées stables, à environ 3,2 millions de dollars, au cours de l'exercice 2016-2017, alors que la performance du bras financier de gouvernement est repartie à la hausse.

Pour l'année terminée le 31 mars, les employés se sont partagé 3,16 millions, selon des données obtenues par La Presse canadienne en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, comparativement à 3,26 millions en 2015-2016.

Toutefois, l'an dernier, IQ a plus que doublé son résultat net, qui s'est établi à 217 millions.

En 2015-2016, en dépit d'une baisse de 39% de son résultat net, qui avait été de 69 millions, le montant de la rémunération incitative versée aux employés de la société d'État était demeuré stable - une situation en vigueur depuis maintenant quelques années - ce qui avait été à l'origine d'une controverse en septembre dernier.

«Le montant des primes est demeuré sensiblement le même parce que nous sommes en train de tabler sur la nouvelle formule pour (calculer) les primes et qui sera en vigueur lors du prochain exercice financier», a expliqué une porte-parole d'IQ, Chantal Corbeil, au cours d'un entretien téléphonique.

Le bras financier du gouvernement québécois utilise cinq critères pour déterminer le montant des primes versées, soit le résultat net, le budget des frais d'administration, le nombre d'interventions financières, la valeur du financement autorisé ainsi que la valeur des investissements étrangers.

Cette politique avait été critiquée par la vérificatrice générale Guylaine Leclerc dans le cadre d'un rapport déposé il y a un an à l'Assemblée nationale. Elle avait entre autres souligné que les cibles étaient peu contraignantes.

Ainsi, au cours de la dernière année, les primes versées sont demeurées stables chez IQ alors que la société a plus que doublé son résultat net, dégagé un rendement de 7,2% sur ses capitaux propres en plus de générer 1,5 milliard en investissements privés dans la province, en hausse de 50%.

Si Investissement Québec dit être en train de revoir sa politique en matière de rémunération incitative, il n'a pas été possible pour le moment de savoir quels seront les nouveaux critères.

L'an dernier, le président-directeur général de la société d'État, Pierre Gabriel Côté, a touché une prime annuelle d'environ 65 000 $.

De leur côté, 10 vice-présidents se sont partagé 513 000 $, ce qui est un peu moins que les 662 749 $ versés par IQ en 2015-2016.

«Dans le cadre d'une restructuration, trois vice-présidents ont quitté pour la retraite et leurs remplaçants n'ont pas eu droit aux primes au cours de la dernière année», a expliqué Mme Corbeil.

Les quelque 40 cadres ont touché au total 847 327 $, ce qui constitue une augmentation de 9000 $ sur un an, alors qu'une somme de 1,74 million a été distribuée à 413 employés syndiqués et non syndiqués, par rapport à 1,7 million en 2015-2016.

Compte tenu de la performance d'Investissement Québec au cours de la dernière année financière, le directeur général de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques (IGOPP), Michel Nadeau, a estimé que les primes versées étaient «raisonnables».

Au cours d'un entretien téléphonique, celui-ci a estimé que la société d'État devra toutefois être «conséquente».

«On verse ce montant (3,2 millions) pour un rendement de sept%, a dit M. Nadeau. L'an prochain, si cela baisse à deux ou trois%, il ne faudrait pas revenir avec le même montant.»

Le directeur général de l'IGOPP estime également que la rémunération incitative devrait se faire sur un «horizon de trois à quatre ans» et non seulement en fonction de la performance annuelle.