La Banque Nationale veut jouer de prudence en demeurant une année de plus sur les lignes de côté avant de recommencer à magasiner dans les marchés émergents.

La banque québécoise, qui contrôle 90 % de l'institution financière cambodgienne ABA Bank depuis un peu plus d'un an, se familiarise toujours avec son statut d'actionnaire majoritaire.

«C'est la première fois (...) que nous sommes l'actionnaire majoritaire d'une banque située à l'extérieur de l'Amérique du Nord», a rappelé mercredi son président et chef de la direction, Louis Vachon, au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du deuxième trimestre.

Questionné par les analystes, celui-ci a expliqué que la Banque Nationale voulait prendre son temps étant donné qu'elle devait, notamment, respecter des exigences en matière de conformité dans un pays étranger.

M. Vachon a clairement indiqué qu'il n'y avait rien dans les cartons pour «un autre 12 mois» au chapitre des acquisitions à l'étranger.

En plus de sa filiale américaine Credigy, la Banque Nationale détient une participation de 24 % dans le groupe financier NSIA, une de 17,5 % dans le groupe bancaire AfrAsia, établi à l'île Maurice et une autre de 10,5 % dans un groupe financier établi en Mongolie.

Dans ces trois cas, la sixième banque canadienne en importance n'écarte pas la possibilité d'accroître ses participations, mais encore faut-il que l'occasion se présente, a expliqué M. Vachon.

«Les probabilités de surprises ne sont jamais nulles, a-t-il dit. Mais d'après ce que nous savons, ce scénario est hautement improbable.»

À son assemblée annuelle, en avril, la Banque Nationale avait indiqué que ses activités internationales devraient générer environ 10 % de ses revenus et profits d'ici 2020, par rapport à sept % actuellement.

Des attentes dépassées

La Banque Nationale, qui a vu ses profits plus que doubler au deuxième trimestre, a par ailleurs annoncé qu'elle relevait son dividende trimestriel de 2 cents, ou 3,6 %, pour le porter à 58 cents par action.

Pour la période de trois mois terminée le 30 avril, elle a engrangé un bénéfice net de 484 millions $, ou 1,28 $ par action, par rapport à 210 millions $, ou 52 cents, à la même période en 2016.

Les résultats du deuxième trimestre de l'an dernier avaient été plombés par une provision de 183 millions $ après impôts liée à des pertes sur créances sur des prêts aux entreprises du secteur pétrolier et gazier.

De leur côté, les revenus se sont établis à environ 1,6 milliard $, en progression de 12 %.

Les secteurs des particuliers et des entreprises, de la gestion de patrimoine, des marchés financiers et du financement spécialisé aux États-Unis et à l'international ont tous affiché des hausses.

Abstraction faite des éléments non récurrents, la Banque Nationale a plus que doublé son bénéfice ajusté, qui a été de 492 millions $, ou 1,30 $ par action. Ce résultat a surpassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit par action de 1,26 $.

Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, a estimé que la performance trimestrielle de la banque avait été solide.

«Le bénéfice ajusté par action a dépassé nos attentes, tout comme les revenus et le ratio d'efficience», a écrit l'analyste dans une note envoyée par courriel.

M. Mihelic s'est également montré satisfait que le ratio de fonds propre de catégorie 1 sous forme d'actions ordinaires - qui mesure la résilience des banques - atteigne maintenant 10,8 %, comparativement à 10,1 % à la fin du mois d'octobre.

La Banque Nationale ne s'est pas montrée inquiète des problèmes de liquidités vécus par le prêteur hypothécaire non traditionnel Home Capital. Elle a indiqué ne pas octroyer de prêts à des demandeurs présentant un profil de risque de crédit élevé.