La campagne de désyndicalisation menée par certains employés de la Banque Laurentienne est restée lettre morte, ceux qui voulaient révoquer leur certificat d'accréditation syndicale n'ayant vraisemblablement pas réussi à recueillir suffisamment de signatures.

Au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne, mercredi, Kateri Lefebvre, directrice exécutive du Syndicat des employés professionnels et de bureau, affilié à la FTQ, a indiqué que les partisans de la désyndicalisation avaient jusqu'au début du mois de janvier pour déposer leur requête à cette fin.

Or, aucune requête n'a été déposée à cet effet dans les temps requis, a-t-elle indiqué.

«La période est fermée depuis le début janvier et il n'y a pas eu de requête qui a été déposée au CCRI (Conseil canadien des relations industrielles), alors il faut comprendre, par le fait même, que le syndicat est toujours présent et représente toujours les 1800 membres syndiqués de la Banque Laurentienne», a conclu Mme Lefebvre.

Il s'agit de la seule banque dont les employés sont syndiqués au pays.

«C'est une victoire, mais par contre, il ne faut pas baisser les bras, parce qu'il faut comprendre que la banque a quand même décidé d'aller de l'avant avec toute sa restructuration» et ses effets potentiels sur les emplois, a souligné la dirigeante syndicale.

Pour obtenir une révocation d'un certificat d'accréditation syndicale, il faut obtenir la signature d'au moins 40 % des travailleurs visés, indique le Conseil canadien des relations industrielles.

Et le Code du travail du Canada précise que de telles requêtes peuvent être déposées à certains moments seulement, soit durant les trois derniers mois de la convention collective ou à n'importe quel moment entre la date d'expiration de la convention et la signature d'une nouvelle convention, si la convention a une durée de trois ans ou moins. Et si la convention a une durée de plus de trois ans, elle peut être présentée au cours des trois derniers mois de la troisième année ou au cours des trois derniers mois de toute année subséquente.

Cette campagne de désyndicalisation avait fait grand bruit, à la fin de novembre dernier, alors que le congrès de la FTQ avait adopté une résolution qui évoquait un possible retrait des avoirs des syndicats affiliés à la FTQ placés à la banque si les partisans de la désyndicalisation parvenaient à leurs fins.

Il importe de souligner que les syndicats de la FTQ choisissent de déposer leurs avoirs dans cette banque précisément parce qu'elle est la seule dont les employés sont syndiqués, avait indiqué Mme Lefebvre, lorsque la proposition avait été débattue au congrès de la FTQ, le 29 novembre dernier.

Du côté de la Banque Laurentienne, la vice-présidente adjointe aux communications, Hélène Soulard, a répliqué que la démarche de désyndicalisation qui avait été lancée «est une démarche qui appartient aux employés».

De fait, «le Conseil canadien des relations industrielles ne nous a pas informés qu'une telle démarche était en cours», a ajouté Mme Soulard.