Les grands patrons de certaines des plus grandes banques canadiennes s'attendent à une plus forte croissance économique aux États-Unis avec l'entrée en poste de l'administration de Donald Trump, ce qui devrait profiter à leurs activités américaines.

«Les discussions évoquent une réforme de l'impôt des entreprises; davantage de dépenses pour les infrastructures; et un moins grand fardeau réglementaire pour l'industrie en général, pas seulement pour les banques», a affirmé le chef de la direction de la Banque TD (TSX:TD), Bharat Masrani, lors d'une conférence à Toronto.

«Tout cela a un effet stimulant pour l'économie.»

Selon le chef de la direction de la Banque Royale (TSX:RY), Dave McKay, les politiques pro-croissance de M. Trump pourraient faire grimper les taux d'intérêt, ce qui serait un élément positif pour les activités américaines de son entreprise.

«Nous voyons de bonnes occasions d'affaires sur le marché américain pour nos activités sur les marchés des capitaux, qui profitent d'un énorme élan», a expliqué M. McKay dans le cadre d'une conférence des chefs de la direction des banques canadiennes organisée par la Royale.

Mais des taux d'intérêt plus élevés ne seraient pas le seul élément profitable pour les activités américaines des plus grandes banques canadiennes. L'adoption de politiques favorisant la croissance de l'économie américaine pourrait avoir un effet d'entraînement sur la confiance des entreprises et des consommateurs, ce qui, en retour, pourrait faire croître l'activité de prêts des banques, selon plusieurs des patrons des banques.

«Manifestement, la nouvelle administration crée un environnement dans lequel nos clients sont beaucoup plus à l'aise pour discuter de l'investissement de capitaux, ou d'expansion de leurs activités», a observé le chef de la direction de la Banque de Montréal (TSX:BMO), Bill Downe.

Cependant, même si une hausse des taux d'intérêt pourrait être avantageuse pour la Banque TD, M. Masrani a fait une mise en garde au sujet de l'effet contraire que pourrait avoir une hausse trop prononcée des taux.

«Si les taux grimpent trop rapidement, cela va avoir un impact négatif sur l'économie parce que nous pourrions nous retrouver avec une sorte de ralentissement économique », a-t-il noté. «Alors il faut s'assurer que tout cela se fera de façon raisonnable.»

Le chef de la direction de la Banque CIBC (TSX:CM), qui participait lui aussi à la conférence, a pour sa part estimé qu'il était trop tôt pour prédire quelles politiques M. Trump pourrait vouloir mettre en place.

«Ce qui s'est produit avec la nouvelle administration qui s'en vient, c'est qu'elle a télégraphié certaines politiques», a observé M. Dodig.

«Il faut encore voir ce qui va être vraiment mis en place, ce dont cela aura l'air et le genre de bénéfice économique que cela va livrer.»

Selon Victor Dodig, certaines incohérences persistent dans les messages de la future administration Trump, notamment en ce qui a trait au protectionnisme et aux politiques commerciales.

«Je ne suis pas payé pour spéculer sur les administrations et les politiques», a affirmé M. Dodig. «Nous sommes payés pour nous assurer que nous pouvons faire croître la valeur des actionnaires avec quelque personne que ce soit qui dirige les pays dans lesquels nous avons choisi de mener nos activités.»