Les bonus des courtiers et des banquiers ont chuté de 9% en 2015 à Wall Street, affectés par les turbulences sur les marchés et les craintes de récession de l'économie mondiale, a annoncé lundi le contrôleur financier de l'État de New York.

Un courtier ou un banquier a perçu en moyenne un bonus de 146 200 dollars l'an dernier, contre 172 860 en 2014, a détaillé Thomas DiNapoli dans un communiqué. En 2006, année record précédant la crise et détenant le record, le bonus moyen était de 191 360 dollars.

La rémunération moyenne (salaire fixe et bonus) a été toutefois de 404 800 dollars en 2015, en hausse de 14%. C'est six fois plus élevé que le salaire moyen (72 300 dollars) offert dans le secteur privé dans la ville de New York relativise M. DiNapoli.

L'enveloppe totale des bonus distribués à Wall Street s'est élevée à 25 milliards de dollars, en baisse de 6% sur un an. Ce recul est dû à la baisse des bénéfices de l'ensemble du secteur, affirme M. DiNapoli.

Les maisons de courtage cotées sur le New York Stock Exchange (NYSE) et les activités de marché des grandes banques ont enregistré un bénéfice cumulé avant impôts de 14,3 milliards de dollars l'an dernier, en recul de 10,6% comparé à 2014. C'est la troisième année consécutive de recul des profits, selon M. DiNapoli.

«Les bonus et les profits de Wall Street ont chuté en 2015, reflétant une année difficile sur les marchés financiers», avance le responsable.

Cette tendance devrait se poursuivre en 2016, prévient-il: «Si le coût des amendes diminue, la faiblesse continue de l'économie mondiale et la volatilité des marchés pourraient saper les profits en 2016», avertit Thomas DiNapoli.

Malgré des cures d'austérité annoncées de part et d'autre, le secteur financier continue de créer des emplois.

Environ 4500 emplois ont été créés l'an dernier, soit une deuxième année consécutive de création d'emplois (2400 en 2014) même si on est encore loin (-8%) des niveaux précédant la crise financière.

Wall Street avait perdu 28 000 emplois pendant la crise, estime la municipalité de New York, insistant sur le poids du service financier dans l'économie locale. En 2015, un emploi sur neuf à New York était lié directement ou indirectement à la finance. L'industrie bancaire et financière représente 22% des emplois dans le seul secteur privé à New York.