La Banque Scotia a amélioré son profit au premier trimestre, ayant été, mardi, la dernière des grandes banques à divulguer ses résultats trimestriels.

Le chef de la direction, Brian Porter, a toutefois dit prévoir la persistance de conditions de marché difficiles et de bas prix de l'énergie, au moins pour la première moitié de 2016.

« Nonobstant ces vents contraires, nous sommes encouragés par certaines des récentes tendances constatées dans des activités données. Alors que nous jetons un oeil sur le reste de 2016, nous prévoyons que les sources d'inquiétude sur l'économie mondiale persisteront. Ici au Canada, nous nous attendons à ce que la seconde moitié de l'année soit plus forte que la première, et bénéficie d'un renforcement de l'économie reliée aux exportations », a affirmé M. Porter en conférence téléphonique.

Le profit de la Banque Scotia s'est amélioré de 5 % à 1,81 milliard au premier trimestre, grâce à la performance robuste de ses activités bancaires canadiennes et internationales.

La banque avait affiché un bénéfice de 1,73 milliard au même moment l'an dernier. Cela correspond à un bénéfice de 1,43 $ par action cette année, comparativement à 1,35 $ il y a un an.

Ses revenus trimestriels sont passés de 5,86 milliards l'an dernier à 6,37 milliards cette année.

La Banque Scotia a rehaussé son dividende trimestriel de 2 cents, à 72 cents par action, et M. Porter a souligné que l'équilibre de la banque était suffisamment solide pour « poursuivre les acquisitions de manière sélective ».

Néanmoins, l'analyste d'Edward Jones Jim Shanahan a dit croire que ces résultats du premier trimestre, qui peuvent sembler positifs à première vue, reflètent certaines tendances inquiétantes.

« (La Scotia) prête davantage dans cet environnement et sa croissance des prêts a été plus forte que ce que nous avions anticipé », a dit M. Shanahan.

« Cela est positif, mais cela m'inquiète de voir une banque augmenter ses activités de prêt et hausser son dividende alors qu'il semble qu'elle devrait accumuler du capital », a-t-il ajouté.

Un bon temps pour les banques

Quatre des six plus grandes banques au Canada ont été en mesure d'améliorer leurs bénéfices et leurs revenus au premier trimestre.

Au total, les six plus grandes banques ont affiché 8,80 milliards en profits trimestriels, en hausse par rapport à 8,58 milliards un an plus tôt.

Elles ont engrangé des revenus combinés de 34,29 milliards, comparativement à 33,05 milliards durant le premier trimestre de 2015.

Comme ses pairs, la Banque Scotia a indiqué qu'elle mettait de côté des sommes additionnelles pour des mauvaises créances, augmentant ses provisions sur pertes de crédit de 16 %, ou 76 millions, à 539 millions.

M. Shanahan a affirmé que le véritable impact du choc des prix pétroliers sur le bilan des prêts des banques était plutôt dissimulé dans les résultats des banques au premier trimestre. La raison en est que les banques ont offert aux entreprises en difficulté du secteur pétrolier un certain assouplissement sur leurs obligations de dette, a-t-il soutenu.

« Les entreprises pétrolières et gazières vont généralement en faire état comme de bonnes nouvelles », a indiqué M. Shanahan.

« Les banques vont minimiser la situation, car cela dissimule ce qui est autrement une détérioration de la qualité des prêts », a-t-il illustré.

À la Bourse de Toronto, l'action de la Banque Scotia a gagné, mardi, 3,17 $, ou près de 6 %, à 57,93 $.