Goldman Sachs, souvent accusée de conflits d'intérêts avec ses régulateurs, a écopé d'une amende de 50 millions de dollars après qu'un de ses banquiers a relayé des informations confidentielles de l'antenne new-yorkaise de la banque centrale américaine.

Cette pénalité financière est la plus élevée pour ce type d'infraction, a indiqué mercredi le régulateur des services financiers de New York (DFS), dans un communiqué.

Le prestigieux établissement new-yorkais est aussi interdit d'effectuer des prestations de conseils en matière réglementaire pendant une période de trois ans.

Rohit Bansal, 30 ans, avait rejoint Goldman Sachs en juillet 2014 en provenance de la Fed de New York, qui fait partie de ses autorités de surveillance, où il avait passé sept ans.

Peu de temps après son arrivée, il a obtenu des informations confidentielles d'un de ses anciens collègues de la Fed, Jason Gross, sur une banque de taille moyenne cliente de Goldman Sachs.

Il a ensuite transmis lesdites informations à un collègue chevronné, violant ainsi l'engagement qu'il avait pris de ne pas travailler sur les dossiers dont il avait la charge directement ou indirectement lors de son passage à la Fed de New York, le bras financier de la banque centrale américaine.

Goldman Sachs a reconnu des manquements dans la surveillance de M. Bansal mais la banque plaide sa bonne foi en assurant avoir ouvert une enquête interne dès qu'elle a eu connaissance du problème. Celle-ci a conduit au licenciement en novembre 2014 de M. Bansal et de son supérieur hiérarchique direct.

À l'époque, un porte-parole avait indiqué à l'AFP que Goldman Sachs était également «en train de revoir (ses) politiques pour ce qui est du recrutement d'employés venant des institutions publiques et fédérales».

Cette amende est un revers pour Goldman Sachs dont la connivence supposée avec ses régulateurs est constamment dénoncée jusqu'au Congrès américain.

Le président de la Fed de New York William Dudley est par exemple un ancien responsable de Goldman Sachs, qui a aussi compté parmi ses illustres employés le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi ou encore l'ancien secrétaire au Trésor américain Hank Paulson.

En septembre 2014, une ancienne employée de la Fed de New York, Carmen Segarra, avait accusé son ancien employeur, d'être de connivence avec certains géants de Wall Street, notamment Goldman Sachs, qu'elle doit pourtant surveiller.

Mme Segarra fondait ses accusations sur 46 heures d'enregistrements secrets réalisés en 2012 quelques années après la crise financière.

La Fed de New York avait rejeté «catégoriquement» ces allégations, qui mettaient en doute «l'intégrité» de sa surveillance.