La banque allemande Deutsche Bank, qui fait face à des milliers de litiges juridiques, a annoncé dimanche un vaste remaniement de ses activités et une refonte d'une partie de sa direction.

L'objectif pour le groupe dans la tourmente est « de réduire la complexité dans le management de la banque et ainsi de mieux répondre aux besoins de la clientèle et aux exigences des autorités de surveillance »,  selon un communiqué publié à l'issue d'une réunion extraordinaire de son conseil de surveillance à Francfort.

Parmi les grandes refontes, Deutsche Bank a indiqué que son activité de banque d'investissement allait être scindée en deux à compter du 1er janvier 2016.

La banque va également entreprendre plusieurs changements dans sa direction, dont la suppression du comité exécutif du groupe. Les quatre principales divisions seront également directement représentées au directoire, selon le communiqué.

Début octobre, le groupe avait créé la surprise en annonçant « une possible suppression » de son dividende pour 2015. Une telle décision serait inédite pour ce géant du secteur qui, même au plus fort de la crise financière de 2008-2009, n'avait pas renoncé à rémunérer ses actionnaires.

Manipulation des taux interbancaires, magouilles sur le négoce de droits à polluer... Deutsche Bank a été impliquée dans la plupart des grands scandales bancaires des dernières années, parfois au prix de lourdes amendes, comme celle de 2,5 milliards de dollars infligée par les États-Unis en juin.

L'établissement est encore englué dans 6000 affaires judiciaires, des casseroles qui rendent ses promesses de rentabilité difficiles à tenir.

Sa banque d'affaires en Russie est visée par la justice pour des soupçons de blanchiment et le groupe doit mettre fin à ses activités d'ici la fin de l'année.

Deutsche Bank emploie plus de 98 000 personnes pour 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires.