La dégringolade des prix du brut et les perspectives négatives entourant certains indicateurs économiques suscitent certaines inquiétudes à l'endroit des grandes banques canadiennes, qui dévoileront leurs résultats du troisième trimestre à compter de la semaine prochaine.

«Depuis le début de l'année, les résultats ont été meilleurs qu'anticipés», écrit l'analyste Robert Sedran, de Marchés mondiaux CIBC, dans une note envoyée à ses clients.

Même si certains craignaient de voir le prix de l'or noir ébranler les grandes banques du pays, elles ont néanmoins continué de dévoiler des résultats en hausse au cours des derniers trimestres.

M. Sedran prévient toutefois que la situation économique actuelle pourrait commencer à peser sur leurs résultats, notamment en se traduisant par une augmentation des pertes sur prêts ainsi que sur d'autres sources de revenus.

À la fois les consommateurs ainsi que les entreprises pourraient être hésitants à s'endetter davantage puisque les prix du brut devraient «demeurer à de bas niveaux pour une période prolongée», écrit l'analyste de Marchés mondiaux CIBC.

Après une brève remontée, le pétrole a entrepris une nouvelle glissade. Le baril s'échange tout juste au-dessus de 40 $ US, ce qui est considéré comme l'indice de référence pour que les producteurs canadiens puissent engranger des profits.

M. Sedran dit ne pas être surpris de voir les banques faire preuve de résilience en dépit de la situation actuelle, ajoutant qu'elles pourraient encore s'en tirer au troisième trimestre.

«Peu importe les prévisions quant au prix du pétrole et de l'économie canadienne, il y a toujours une période de latence avant de voir les conséquences se matérialiser», écrit l'analyste.

La Banque de Montréal [[|ticker sym='T.BMO'|]] fera part de sa performance financière dès mardi, suivie de la Banque Royale [[|ticker sym='T.RY'|]] et de la Banque Nationale [[|ticker sym='T.NA'|]] mercredi et de la Banque TD [[|ticker sym='T.TD'|]] le lendemain. La Banque Scotia [[|ticker sym='T.BNS'|]] suivra vendredi alors que la Banque Laurentienne [[|ticker sym='T.LB'|]] complètera le portrait le 2 septembre.

Gareth Watson, vice-président en gestion de placements et à la recherche à la société de gestion de patrimoine Richardson GMP, croit que les investisseurs seront attentifs aux résultats, puisqu'ils veulent savoir comment les institutions financières s'adaptent aux conditions économiques chancelantes.

«La question est: dans un environnement où il est plus difficile pour les banques de faire croître leur chiffre d'affaires, comment vont-elles réagir du côté des dépenses afin de répondre aux attentes?», se demande-t-il.

L'analyste John Aiken, de la firme britannique Barclays Capital, s'attend à ce que la décision de la Banque du Canada d'abaisser à deux reprises son taux directeur cette année se reflète sur les marges des grandes institutions financières au pays.