La Caisse de dépôt et placement du Québec échappe à l'effort l'austérité qui frappe la province. La masse salariale de l'organisation, c'est-à-dire les salaires et les avantages sociaux, a bondi de 17% en un an, passant de 153 à 179 millions de dollars. Le nombre d'employés sur la liste de paie a augmenté de 838 à 864 pendant l'année.

À la Caisse, on justifie les embauches par l'augmentation de l'actif au fil des ans - l'actif net a progressé de 74,2 milliards en quatre ans - et par l'internationalisation de l'organisme. La Caisse a ainsi ouvert deux bureaux à l'étranger en 2014, à Washington et à Singapour.

Rendement de 12%

L'institution a publié son rapport annuel hier après-midi. Le Caisse a obtenu un rendement de 12% en 2014 et la valeur de l'actif net se chiffre à 225,9 milliards. En plus des résultats financiers, le rapport annuel donne des détails sur la rémunération des hauts dirigeants et la performance des portefeuilles sectoriels.

La rémunération des six principaux dirigeants a crû de 16% en 2014, à 8,25 millions. La hausse s'explique presque en totalité par le versement d'une prime différée au patron Michael Sabia, une première depuis qu'il est à la tête de la Caisse.

Les principaux dirigeants du gestionnaire d'actif du régime de retraite des travailleurs québécois gagnent moins que ceux d'institutions comparables telles l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada ou OMERS.

Comme l'actif net moyen de la Caisse progresse à bon rythme, l'efficience opérationnelle, soit le ratio entre les charges et l'actif net moyen, ne cesse de s'améliorer malgré l'inflation dans les salaires. Les charges et les frais de gestion externe représentent 16 cents par 100$ d'actif net moyen, en baisse de 1 cent par rapport à 2013.

La rémunération directe de Michael Sabia double

M. Sabia a touché près de 2,2 millions en 2014, comparativement à 1,058 million il y a un an. L'écart s'explique par le versement de la partie différée de la prime de 2011.

Précisions que le président avait renoncé à ses primes en 2009 et 2010. Il n'est admissible à aucun régime de retraite et ne touchera aucune indemnité à son départ de la Caisse. De plus, son salaire de base reste fixe à 500 000$.

Pour 2014, M. Sabia s'est vu attribuer une prime de 1 960 000$: 600 000$ ont été versés en 2014 et 1 360 000$ ont été différés jusqu'en 2017. En 2013, il avait reçu 1,4 million en primes: 600 000$ avaient été versés en 2013 et 800 000$ ont été différés jusqu'en 2016.

La hausse de la rémunération des autres hauts dirigeants en 2014 est moindre que celle de M. Sabia. Tout de même, la chef des finances, Maarika Paul, a reçu 755 780$ contre 546 000$ en 2013. Là aussi, l'écart s'explique par le versement de la portion différée du boni de 2011.

Où va l'argent?

L'immobilier, la finance et l'industrie représentent les trois secteurs d'investissement de prédilection de la Caisse de dépôt. À eux trois, ces secteurs représentent 36% de l'exposition nette totale de l'institution. Les proportions sont stables par rapport à l'an passé pour la majorité des secteurs. Notons toutefois que la part investie dans les immeubles diminue de 3 points. L'exposition au secteur de la consommation discrétionnaire monte d'un point.

Principaux secteurs d'investissement (exprimé en % de l'exposition nette totale)

• Immobilier: 15%

• Finance: 13%

• Industrie: 8%

• Énergie: 7%

• Technologies de l'information: 6%

• Consommation discrétionnaire: 5%

• Consommation de base: 5%



Source: Caisse de dépôt