Le régulateur des services financiers de l'État de New York, Benjamin Lawsky, s'est inquiété mercredi d'une possible cyberattaque informatique massive contre les grandes banques américaines.

«Nous craignons un Armageddon informatique dans la prochaine décennie si ce n'est plus tôt qui entraîne une interruption longue  du système financier. C'est ce que certains nomment déjà le ''11-Septembre du Cyber''», a déclaré M. Lawsky, lors d'une conférence à l'université Columbia à New York.

Signe des craintes des autorités américaines, le département du Trésor et les autres régulateurs fédéraux ont fait de la cybersécurité dans la finance une priorité, a indiqué Benjamin Lawsky dont les services contrôlent les banques et assureurs opérant dans l'État de New York.

Pour éviter cette éventuelle «attaque massive», le régulateur new-yorkais envisage de demander aux établissements financiers de mettre en place de nouvelles mesures de sécurité pour accéder à leur système informatique.

Outre leurs noms d'utilisateur et mot de passe, les employés des banques devraient par exemple répondre à une question supplémentaire envoyée par SMS à leur téléphone portable pour se connecter à leur écosystème professionnel.

Le régulateur veut également que les établissements financiers exigent de leurs fournisseurs de services qu'ils appliquent les mesures de sécurité identiques.

Enfin, Benjamin Lawsky, réputé pour être particulièrement dur avec les banques étrangères, comme la française BNP Paribas, a en projet de noter les systèmes de protection contre les attaques informatiques de ces dernières.

«Nous n'éliminerons pas complètement le risque de cyberattaque, mais nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter qu'on ne se demande dans quelques années après un piratage dévastateur ''pourquoi ne l'avons-nous pas vu venir? Et pourquoi n'avons-nous pas fait assez pour le prévenir''», plaide M.Lawsky.

Ces craintes du régulateur new-yorkais interviennent après que des institutions financières et entreprises américaines eurent été victimes d'intrusions illégales dans leurs systèmes informatiques, avec vol des données de leurs clients. Dans plusieurs cas, les auteurs ont été soupçonnés d'être basés en Chine.

L'attaque la plus importante concerne JP Morgan Chase, première banque américaine en termes d'actifs, dont des listes comprenant les données de 76 millions de ménages et de 7 millions de PME ont été volées par des pirates l'été dernier.