Les brèches informatiques dont ont été victimes de grandes entreprises ne sont pas passées inaperçues à la Banque Nationale (T.NA), qui dit avoir déployé d'importantes ressources dans le secteur de la cybersécurité.

Si l'institution financière devait être la cible d'une attaque informatique, elle veut s'assurer d'empêcher à la fois le vol ou la destruction des données personnelles de ses clients, a expliqué lundi son président et chef de la direction, Louis Vachon.

«Nous sommes tous conscients des développements à l'échelle mondiale dans ce domaine, a-t-il dit, dans un discours prononcé devant le Cercle canadien de Montréal. Nous avons fait beaucoup d'investissements en sécurité.»

Le dossier de la cybersécurité s'est rapidement hissé parmi les priorités de plusieurs sociétés majeures, surtout depuis les brèches survenues chez la banque américaine JPMorgan et les détaillants Target et Home Depot.

Devant un parterre de gens d'affaires, M. Vachon a toutefois tenu à se montrer rassurant. Il a fait valoir que la banque agissait de la sorte pour prendre les devants et que rien ne laissait présager qu'elle serait menacée par une éventuelle attaque informatique.

Si le vol d'informations personnelles est grave, M. Vachon a expliqué dans son discours qu'il craignait encore plus la destruction ou la modification des données des clients de la Banque Nationale.

«Dans un contexte de menace géopolitique où le vol n'est pas la priorité, on craint que cela puisse malheureusement se produire, a-t-il dit. Nous n'en sommes pas là, mais nous travaillons pour protéger nos données et celles de nos clients.»

Il n'a toutefois pas été possible d'en savoir davantage sur les efforts déployés par l'institution en matière de cybersécurité, puisque M. Vachon n'était pas disponible pour répondre aux questions des médias après son allocution.

Un réseau de succursales stable

Par ailleurs, en dépit du virage technologique qui s'effectue dans le secteur bancaire, la Banque Nationale n'a pas l'intention de réduire la taille de son réseau de succursales, a souligné son dirigeant.

Il a expliqué cette stratégie en affirmant que la majorité des gens préfèrent que des «moments de vérité» comme la signature d'une première hypothèque se passent encore en «face à face».

De plus, le dirigeant de l'institution financière estime que la proximité des succursales est un facteur déterminant lorsque vient le temps de sélectionner une institution financière, même pour la tranche d'âge plus branchée des 18 à 34 ans.

Néanmoins, puisque de plus en plus de clients transigent par le biais de plateformes électroniques, c'est la superficie des succursales qui pourrait changer.

«Le côté transactionnel va être plus petit, a concédé M. Vachon. On n'aura probablement plus quatre ou cinq caisses (à l'intérieur) mais une ou deux. La partie conseil va demeurer très présente.»

Au cours des prochains mois, la Banque Nationale a l'intention de tester différents types de succursales afin de bien cerner les habitudes de consommation de ses clients.

La Banque Nationale - la sixième plus grande banque au pays - compte actuellement 452 succursales bancaires et 107 bureaux de la Financière Banque Nationale. Elle doit divulguer ses résultats du premier trimestre mercredi.

À la Bourse de Toronto, le titre de l'institution montréalaise a terminé la séance à 47,05 $, en recul de 55 cents, ou 1,16 pour cent.