La Banque Laurentienne (T.LB) vise une croissance de cinq à huit pour cent de son bénéfice ajusté l'an prochain, maintenant qu'elle a complété l'intégration de deux récentes acquisitions, les sociétés MRS et la Fiducie AGF, a indiqué mercredi l'institution financière montréalaise.

«Nous sommes fiers de nos résultats pour 2014 et nous savons que nous pouvons toujours faire mieux et accélérer notre croissance, maintenant que ces intégrations sont derrière nous», a affirmé le président et chef de la direction de la Laurentienne, Réjean Robitaille, lors d'une conférence téléphonique.

La banque, qui affichait mercredi son huitième exercice consécutif de rentabilité record avec un bénéfice ajusté par action de 5,31 $ pour 2014, continuera à se concentrer en 2015 sur ses activités commerciales à fortes marges et sur l'expansion de sa présence à l'extérieur du Québec, a précisé M. Robitaille.

Les revenus de sa filiale torontoise B2B Banque, qui offre des produits et services bancaires aux conseillers financiers et courtiers canadiens, devraient être stables ou légèrement positifs l'an prochain, après avoir reculé de sept pour cent en 2014, a expliqué l'entreprise.

En outre, compte tenu qu'elle n'est pas exposée au secteur de l'énergie, la Laurentienne espère obtenir un coup de pouce avec la baisse des prix du carburant et la baisse du dollar canadien, qui soutiendra les exportations et la croissance économique en Ontario et au Québec, où se trouvent ses principales activités.

Même si ses prévisions de résultats pour l'an prochain sont conformes à celles des autres banques canadiennes, la Laurentienne pourrait avoir de la difficulté à atteindre sa cible à moins qu'elle ne réussisse à mettre fin au ralentissement de ses activités de prêts hypothécaires et personnels, a estimé Scott Chan, analyste chez Canaccord Genuity.

«La cible est bonne mais mon instinct me dit qu'il sera difficile d'atteindre le milieu ou l'échelon supérieur de sa cible pour l'an prochain», a-t-il fait valoir lors d'un entretien.

Selon M. Chan, la banque devra continuer à contrôler ses coûts et à observer une hausse dans les prêts commerciaux, dont le portefeuille a déjà pris 15 pour cent en 2014.

La Banque Laurentienne est devenue mercredi la quatrième banque canadienne depuis une dizaine de jours à augmenter son dividende trimestriel après avoir affiché des résultats en hausse pour leur quatrième trimestre. Ceux de la Laurentienne étaient cependant légèrement inférieurs aux attentes des analystes.

Le dividende de la banque progressera ainsi de quatre pour cent, pour atteindre 54 cents par action à compter de février. Depuis 2010, le dividende de la Laurentienne a grimpé de 50 pour cent.

La septième plus grande banque au pays a affiché un bénéfice de 33,8 millions $, soit 1,09 $ par action, pour le trimestre clos le 31 octobre. En comparaison, elle avait réalisé un profit de 25,9 millions $, ou 82 cents par action, à la même période l'an dernier.

Le bénéfice a été privé de 5,6 millions $, ou 19 cents par action, en raison de frais de restructuration.

En excluant les éléments non récurrents, le bénéfice ajusté a atteint un niveau record de 42,6 millions $, ou 1,39 $ par action, tandis qu'il était de 38,5 millions $, ou 1,26 $ par action, l'an dernier.

Les revenus ont progressé à 221,4 millions $, par rapport à 215,5 millions $ un an plus tôt.

Les analystes s'attendaient à ce que la banque affiche un bénéfice ajusté par action de 1,41 $, à partir d'un chiffre d'affaires de 221,6 millions $, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

La plupart des grandes banques canadiennes ont raté les attentes des analystes au plus récent trimestre, ce qui a fait retraiter le cours de leurs actions. Celles de la Laurentienne ont perdu mercredi 2,67 $, ou 5,3 pour cent, pour clôturer à 47,60 $ à la Bourse de Toronto.