Le Fonds de solidarité FTQ a décidé de réviser les modalités de rémunération de son nouveau président et chef de la direction Gaétan Morin, qui, malgré un salaire de base plus élevé, empochera moins d'argent que son prédécesseur.

L'avis de convocation envoyé aux actionnaires en vue de l'assemblée générale annuelle du 27 septembre - qui divulgue pour la première fois le salaire des cinq plus hauts dirigeants du Fonds - indique que la rémunération totale de M. Morin sera de 1,06 million de dollars.

Selon le Fonds, c'est 18 % de moins que le montant global octroyé à Yvon Bolduc, qui a quitté son poste le 31 mars dernier avec une indemnité de départ d'environ 1,1 million - en plus de 355 490 $ en «paiement de vacances et maladie non utilisées» - après avoir été éclaboussé par des révélations faites à la Commission Charbonneau.

Le salaire de base de M. Morin s'établit toutefois à 625 000 $, ce qui représente une progression par rapport aux 566 500 $ octroyés à M. Bolduc.

Le Fonds de solidarité FTQ explique cette situation par une révision des dispositions de rémunération, qui fera en sorte que le nouveau dirigeant recevra notamment des bénéfices à la retraite «moindres et plafonnés» par rapport à son prédécesseur.

Ainsi, un régime de retraite dont le coût annuel est estimé à 372 000 $ s'ajoute au salaire de base de M. Morin, mais les prestations annuelles payables au moment de sa retraite ne pourront dépasser 350 000 $, indique le document.

De plus, M. Morin - qui auparavant occupait le poste de premier vice-président au développement corporatif et investissements du Fonds - bénéficiera cette année d'un ajustement du régime de retraite pour service passé d'un coût estimé à 255 000 $.

«M. Morin aura droit à une allocation globale, notamment pour frais de déplacement, d'une valeur de 35 000 $», peut-on lire dans l'avis de convocation.

Par voie de communiqué, le président du conseil d'administration du Fonds, Robert Parizeau, a estimé que cette nouvelle rémunération était «raisonnable et justifiée dans le contexte de la grande institution qu'est devenu le Fonds».

«À titre comparatif, dans les banques canadiennes, la rémunération du chef de la direction représentait 135 fois la rémunération moyenne de leurs employés, fait valoir l'institution. Au Fonds, elle est seulement de 6,9 fois celle des employés.»

Le Fonds de solidarité FTQ précise que le comité des ressources humaines créé en avril dernier a retenu les services d'une firme externe afin de fixer la rémunération de son nouveau président et chef de la direction.

Quant à l'exercice 2013-2014, le premier vice-président aux finances, Michel Pontbriand, a empoché au total 552 924 $. La rémunération globale du premier vice-président, Denis Leclerc, a atteint 407 717 $, alors que celle du chef des investissements, Normand Chouinard, s'est établie à 353 958 $.

«Au cours de l'exercice financier, les avantages personnels accordés aux hauts dirigeants n'ont pas dépassé le moindre de 10 % de leur salaire ou 50 000 $», souligne l'avis de convocation.

Au début du mois de juillet, le Fonds de solidarité FTQ avait affiché un bénéfice net record de 774 millions $ pour son exercice clos le 31 mai, tandis que son rendement annuel a atteint 8,3 %.

La valeur de son action a en outre atteint 30,29 $, une hausse de 1,08 $ par rapport à janvier et de 2,31 $ comparativement à juillet 2013. Il s'agit d'une 11e progression semestrielle consécutive pour le titre.

En date du 31 mai dernier, l'actif net du Fonds de solidarité FTQ s'élevait à 10,1 milliards de dollars.