Bank of America (BofA) et sa filiale Countrywide ont été condamnées mercredi par un tribunal new-yorkais à payer près de 1,3 milliard de dollars dans le cadre d'un litige lié à des prêts immobiliers à risque (subprime).

Countrywide était poursuivie par les autorités américaines pour avoir revendu «des milliers de prêts toxiques» aux organismes parapublics de refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae, en leur mentant sur leur qualité, rappelle un communiqué du procureur fédéral de Manhattan Preet Bharara.

«Nous examinons la décision et allons évaluer nos options pour faire appel», a réagi un porte-parole de la banque dans un courriel à l'AFP.

Il a tenu à souligner que les faits reprochés remontent à une période précédant l'acquisition de Countrywide par Bank of America en août 2007.

Dans le même dossier, la justice américaine a aussi condamné individuellement Rebecca Mairone, ancienne directrice des opérations de Countrywide au moment des faits. Elle doit verser 1 million de dollars au gouvernement fédéral, selon une décision du juge Jed Rakoff, qui siège dans un tribunal de Manhattan.

«C'est la première fois qu'un dirigeant d'un établissement financier est condamné personnellement» dans des dossiers portant sur les errements des établissements financiers à l'origine de la crise, se réjouit M. Bharara.

Mme Mairone était accusée d'avoir mis en place un programme d'accélération d'emprunts immobiliers baptisé «High Speed Swim Lane» et surnommé par la presse américaine «l'Arnaque» (Hustle).

Ce programme, qui n'a duré que quelques mois selon le porte-parole de Bank of America, consistait à accorder des prêts que l'établissement savait toxiques.

Le problème, c'est que ces prêts avaient été garantis par «Fannie» et «Freddie», qui avaient par la suite essuyé de lourdes pertes lorsque la crise des «subprimes» avait éclaté.

Pour Bank of America, la facture liée aux «subprimes» s'alourdit. En mars, BofA a conclu un énième accord de 9,5 milliards de dollars avec l'agence fédérale du financement du logement (FHFA), le régulateur du secteur.

La plupart de ces contentieux impliquent Countrywide, devenue l'un des symboles des dérives du secteur financier pour avoir vendu des milliers de prêts à des ménages insolvables.

Outre les poursuites de l'État de New York, BofA est engagée depuis plusieurs mois dans des discussions serrées avec les autorités fédérales au sujet des «subprimes».

Elle a offert de payer 13 milliards de dollars pour solder ce litige, selon une source proche du dossier.