Alphonse Desjardins en serait sans doute très fier.

À la veille de son 115e anniversaire, le Mouvement Desjardins vient d'être promu au deuxième rang des «banques les plus solides du monde» par l'agence d'informations financières Bloomberg.

Le classement annuel de Bloomberg combine cinq mesures principales de solidité financière, allant de la réserve de capital de premier niveau (Tier One) jusqu'au contrôle des coûts d'exploitation, en passant par le niveau d'actifs et de prêts à risque.

Ces chiffres sont puisés des résultats financiers du plus récent exercice complété (2013) par les institutions bancaires provenant des principales économies développées ou émergentes et comptant plus de 100 milliards d'actif.

Desjardins s'insère dans le top 20 mondial et se hisse jusqu'au deuxième rang, ex aequo avec la banque japonaise Norinchukin qui, soit dit en passant, est d'origine coopérative et fermière.

Une chinoise en tête

Le premier rang mondial revient à l'énorme Hang Seng Bank, établie à Hong Kong et très présente en Chine.

Deux banques canadiennes, la Royale et la CIBC, se classent également dans le top 20. En revanche, trois autres banques qui y figuraient l'an dernier - la Scotia, la TD et la Nationale - n'ont pas obtenu de notes suffisantes pour s'y maintenir en 2014.

Selon les critères considérés par Bloomberg, c'est en raison du capital de premier niveau par rapport aux actifs à risque que Desjardins a marqué le plus de points en 2014.

En contrepartie, pour ce qui est de l'efficacité d'exploitation, mesurée par les coûts d'exploitation sur les revenus, Desjardins a obtenu la note la moins favorable.

Réserves de liquidités

La présidente de Desjardins, Monique Leroux, a souligné à Bloomberg l'importance de s'assurer «au fil des ans [d'avoir] une solide base de réserves de liquidités».

Mais pour David Beattie, analyste principal à l'agence de notation Moody's, deux facteurs ont favorisé l'émergence de Desjardins dans le classement.

D'une part, «Desjardins a une franchise très forte en services bancaires pour les particuliers et les entreprises [retail banking], qu'il exploite très bien depuis longtemps» dans son marché principal au Québec et dans l'est de l'Ontario.

D'autre part, Desjardins n'a pas de capital-actions coté en Bourse, à la différence des banques, et subit moins de pression de rendement à court terme. Par conséquent, Desjardins peut accumuler plus de capital en réserve sans être importuné par des actionnaires qui réclameraient plus de rendement courant (dividende ou ristourne).

> Mouvement Desjardins (2e au monde)

> Banque CIBC (15e au monde)

> Banque Royale (18e au monde)

> U.S. Bancorp (19e au monde)

> Banque TD (exclue du top 20 mondial)

Source : Bloomberg