Environ 1000 personnes se sont déplacées lundi après-midi pour assister à la conférence donnée par le «véritable» Loup de Wall Street au Palais des congrès de Montréal. La salle était notamment composée d'entrepreneurs, de propriétaires d'entreprise, de représentants aux ventes et d'étudiants.

Le «Loup de Wall Street», c'est Jordan Belfort, un ex-bandit à cravate campé par Leonardo DiCaprio dans le film de Martin Scorsese qui a pris l'affiche l'hiver dernier au cinéma.

Telle une vedette, Jordan Belfort s'est présenté sur scène avec une vingtaine de minutes de retard sous les applaudissements de la foule. Sourire aux lèvres, en chaussures de sport, jeans et chemise bleue, il a raconté pendant trois heures ses techniques de vente et plusieurs histoires avec beaucoup d'énergie.

À maintes reprises durant sa conférence, il a invité l'assistance à se lever et à répéter à voix haute plusieurs phrases tout en exécutant des gestes bien précis.

Jordan Belfort soutient qu'il fait beaucoup plus d'argent aujourd'hui qu'il en faisait à l'époque où il sévissait comme escroc à Wall Street. «Je vais faire 100 millions de dollars cette année», dit celui qui a fait deux ans de prison, au milieu des années 2000, pour fraude et blanchiment d'argent.

Aujourd'hui, ses revenus proviennent de ses conférences, de ses livres et de ses mandats de consultant. Jordan Belfort demande 150 000$ par jour pour ses services de consultant privé. «Je demandais 50 000$ par jour avant la parution du film. C'est une question d'offre et de demande», dit-il.

Il participerait aussi à un projet de télésérie sur le monde de la finance, mais il a été impossible d'en apprendre davantage.

L'allocution qu'il a prononcée lundi à Montréal est l'une des quatre qu'il a prévues ce mois-ci au Canada. Cette «tournée» canadienne sert de prélude et de préparation aux conférences qu'il s'apprête à donner dans 35 villes américaines à des dates qui seront bientôt précisées.

«J'entends récolter 50 millions en six mois avec cette tournée aux États-Unis, et je vais remettre 100% de l'argent à mes victimes», dit-il.

Pour assister à sa conférence à Montréal, il fallait débourser 167$ (taxes et frais de service inclus) ou 923$ pour un billet VIP, qui garantissait un siège dans les trois premières rangées, un livre autographié et une photo.

«Sa prestation a surpassé mes attentes», dit Francis, employé d'une grande banque qui tenait à voir en personne celui qu'il qualifie de «personnage» en raison de son train de vie passé et du rêve auquel il est associé.

«Il ne faut pas penser aux victimes en venant ici, par contre.»

Robert, vendeur de roulottes, affirme que «l'argent» est le principal facteur pour lequel il s'est rendu à la conférence. «Jordan Belfort a beaucoup de charme. Je veux connaître ses techniques», dit-il avant d'ajouter que le jeu en valait la chandelle pour Jordan Belfort. «Ce n'est pas cher payé (22 mois de prison) pour ce qu'il a fait. Ça valait la peine.»

Gestionnaire de portefeuilles, Benoît a reçu une invitation à la dernière minute et a aimé son après-midi. «Tu vois que le gars est très habile. Ce qu'il raconte peut assurément être utile pour ceux qui travaillent dans la vente. Mais on a vu à la fin de la conférence qu'il fait encore appel aux techniques qu'il utilisait sur Wall Street. Après nous avoir vendu un billet pour sa conférence, il tentait encore de nous vendre d'autres conférences, ateliers de coaching, etc.»